La religieuse, la prise de voile
Diderot porte à son paroxysme la dénonciation des pratiques de l’internement.
Combinaison de la tension dramatique d’une tragédie et de la comédie des pratiques religieuses.I. Une scène de théâtre…
– construction progressive de la page : décor, habillage, dramatisation « cependant le moment terrible… », public, texte des acteurs, « rideau ! »
-spectateur associé à l’action : il est pris dans l’action (succession de phrases sans liaison), manière de renforcer la focalisation interne
– mélange des différents genreslittéraires, distance de la religieuse par rapport au passé, distance de l’analyse et de l’ironie.
– dénonciation d’une fonction de la mise en scène dans la religieuse, jeu sur l’imaginationdes jeunes victimes.
II. …Où domine le pathétique
– influence de la peinture (cf Greuze) liée à la conception théâtrale en tableaux : disposition, jeux de lumière…
– imagedu sacrifice humain (cf Iphigénie) « une jeune victime mourrante qu’on portait à l’autel », « je me trainais »
– image du procès truqué et d’une innocente internée de façon abusive,interrogatoir au style direct (d’autant plus saisissant)
III. …Qui vise à une remise en cause plus fondamentale de la religion, de la politique et de la littérature
-critique religieuse : fondement même de la religion remis en cause, sacrifice de l’enfant, mariage forcé (utilisation du modèle du conte)
– critique politique : un pouvoir tyrannique quis’appuie sur la religion, théorie du contrat social qui se révèle inégal
– critique de l’auteur et du lecteur : nous jouissons de la souffrance de Suzanne. Diderot sens laperversité de son entreprise, mais message d’espoir.
Belle conquête du christianisme.
Diderot lève le voile sur les pratiques réelles du couvent (hystérie, sadisme, homosexualité)