La pierre brute
Par ailleurs, je pense que chacun de nous est unique ; cette singularité nous oblige donc à tailler seul notre pierre brute, mais avec le concours de tous nos F. . Ceci n’est pas un choix mais une absolue nécessité et c’est aussi la raison pour laquelle, en fonction de notre degré et de notre état d’avancement sur le chemin initiatique, mais aussi au regard de notre état de conscience et despiritualité, que nous resterons pierre brute ou deviendrons pierre taillée. Néanmoins, quelque soit l’état d’avancement du travail de sa pierre, chacune d’entre elles participera à la création du temple intérieur où la part de divin en l’homme se révèlera.
Malgré ces observations, j’avoue que ma réflexion et ma quête se nourrissent, parfois, mutuellement d’inquiétudes.
En effet, après ce tempsd’observation, dans l’intimité de ma réflexion intérieure, il m’est arrivé d’avoir un ressenti négatif sur certains frères dont l’absence d’humilité et de fraternité me laisse à penser que, quelque soit son niveau d’avancée sur le chemin initiatique, l’homme est inapte au changement.
A contrario, il m’arrive aussi d’être dans l’admiration de certains autres, mais de penser que je serai dansl’incapacité d’avoir un jour leur niveau de connaissance et d’analyse.
En conclusion, il me semble inutile de proposer un modèle à la pierre brute, puisqu’il n’en existe pas. La pierre cubique n’est à mon sens qu’une proposition, permettant d’établir un axe de réflexion sur soi-même. Aucun F.F.M, quelque soit son degré, ne pourrait prétendre correspondre exactement à ce modèle. En fait, chaque pierre estunique, elle représente l’élément essentiel d’un ensemble permettant de contribuer
à la construction d’un temple universel. Il ne faut pour autant pas opposer la pierre brute à la pierre taillée mais tenter de chercher à les relier, comme par exemple le point de départ et d’arrivée d’un parcours initiatique. Toutefois, la pierre cubique contenant des aspérités démontre le fait que le chemin estlong et périlleux, et que seul un travail assidu peu permettre de gommer les imperfections.
J’espère qu’échappant au monde extérieur dont je fais partie intégrante, le maçon que je suis et qui un jour a décidé de tourner son regard vers l’intérieur de lui-même pourra trouver quelques vérités pour ainsi redécouvrir le monde avec un autre regard.
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Le rôle de l’apprenti :dégrossir la pierre brute
Le silence des pierres dans lequel j’étais plongé et dont j’avais appris à apprécier les avantages, va maintenant laisser place à la parole qui je l’espère ne sera que l’expression du bénéfice que j’ai su tirer de cette période d’intense observation et de réflexion ; car voilà tout juste deux ans que j’ai été reçu, constitué et créé en ce même lieu et me voiciaujourd’hui devant vous pour vous présenter mon deuxième travail.
Je me souviens encore de l’instant où pour la première fois, sans trop savoir pourquoi à l’époque, je portais énergiquement les trois premiers coups de ciseau sur cette pierre brute placée à l’Orient. Energiquement pourquoi ? Pour tout vous avouer, je pense que je n’avais encore aucune idée de la notion de symbolisme et encore moins de ceque pouvait représenter ce pavé posé devant moi, sinon une tradition qui vise à rappeler notre appartenance à la grande lignée des constructeurs de cathédrales…
Après réflexion, je pense qu’en accomplissant ce premier travail d’apprenti que mon attitude reflétait une façon de vous démontrer la force de mon engagement et ma détermination à entamer mon propre voyage sur le chemin initiatique.
Cen’est que bien plus tard, que j’ai pris conscience, que la FM m’avait offert ce jour là et pour le reste de mon existence, les premiers outils essentiels à l’exécution de ce travail : le maillet, le ciseau et la règle à 24 divisions, pour me permettre de tailler inlassablement cette pierre brute en vue de la construction de mon temple intérieur.
Dans le même temps, j’ai aussi pris…