La modernité
L’usage du terme moderne apparait pour la première fois en latin, et c’est un concept plurivoque.
En tant que concept philosophique, la modernité est pour les uns avant tout le projet d’imposer la raison comme norme transcendantale à la société, ou pour les autres la crise de la raison dans l’histoire, ou encore les deux à la fois.
En termes de sociologie, la modernité est un mode dereproduction de la société basée sur la dimension politique et institutionnelle de ses mécanismes de régulation par opposition à la tradition dont le mode de reproduction d’ensemble et le sens des actions qui y sont accomplies est régulé par des dimensions culturelles et symboliques particulières. La modernité est un changement ontologique du mode de régulation de la reproduction sociale basée sur unetransformation du sens temporel de la légitimité. L’avenir dans la modernité remplace le passé et rationalise le jugement de l’action associée aux hommes. La modernité est la possibilité politique réflexive de changer les règles du jeu de la vie sociale. La modernité est aussi l’ensemble des conditions historiques matérielles qui permettent de penser l’émancipation vis-à-vis des traditions, desdoctrines ou des idéologies données et non problématisées par une culture traditionnelle.
La notion de modernisme recouvre un ensemble de mouvements culturels ayant animé les sociétés occidentales de la fin du xixe siècle et du xxe siècle, dans les domaines de l’art, de l’architecture, de la musique, de la littérature et de la religions.
On peut associer la modernité à la poursuite de l’idéaldéveloppé par les philosophes des Lumières (Rousseau, Kant, Holbach etc.), c’est-à-dire à la lutte contre l’arbitraire de l’autorité, contre les préjugés et contre les contingences de la tradition avec l’aide de la raison. La modernité, c’est vouloir donner à la raison la légitimité de la domination politique, culturelle et symbolique, remplacer Dieu ou les ancêtres par une autorité venant de l’hommelui-même à condition qu’il soit guidé par des principes universalisables plutôt qu’assujetti à ses penchants ou à ses intérêts.
La qualité d’être moderne, propre de la modernité, cache assez mal le caractère très polémique de la notion. Après tout, chaque période de l’histoire a eu ses modernes et a pu passer en tant qu’époque pour représentative d’une modernité.
Dire cela, c’est évidemmentlivrer à la réflexion de chacun que tout homme a pu être confronté à la nouveauté, voir à l’esprit progressiste qui n’a pas manqué de faire florès dès lors qu’il s’est agi, au cours de l’histoire, de remettre en cause les traditions, les habitudes, les modes de vie, les perceptions communes et habituelles, voire les lois. Être moderne, c’est avant toute chose, vivre avec son temps et non pasdésirer conserver ce qui est jugé ancestral. De ce point de vue, la modernité apparait comme une crise, une crise des valeurs, mais aussi une crise de la pensée et une crise politique, qui concerne notamment la notion de progrès et conduit à interroger les principes fondamentaux de la vie politique. Dans ce vacarme idéologico-politique , je tiens à écrire ce billet pour partager ma vision des choses etse permettre de corriger un amalgame de plus en plus utilisé. En voyant ceux qui prônent le progressisme et modernisme se multiplier et concentrer leur « combat » dans l’attaque de l’Islam tout court en définissant le modernisme dans la séparation du religieux de l’Etat et le progressisme au lynchage du voile et la barbe ( comme si l’habit faisait le moine ..) je me suis dit qu’une remise en causede cette théorie des temps modernes est peut être permise …
Mais en même temps, je comprends cet état d’esprit des « progressistes modernistes », qui ne sont qu’un pur produit Bourguibiste-Zabatiste, qui nous ont fait vivre dans un climat de méfiance et de crainte de l’autre et surtout de répression de l’Islam et son éviction de la vie, de façon à faire croire que les miettes de progrès et…