La massification de la consommation culturelle. témoignage de l’échec de la démocratisation culturelle?
LA MASSIFICATION DE LA CONSOMMATION CULTUHELLE,
TEMOIGNAGE DE L’ECHEC DE LA DEMOCHATlSATlON CULTUHELLE ?
I) INTRODUCTION – Une industrialisation de la culture
« La masse est une matrice d’où toute attitude habituelle à l’égard des oeuvres d ‘art renaît,
aujourd’hui transform ée. La masse accrue des intéressés a généré un type général d ‘intérêt. »
(Walter BENJAMIN, L’oeuvre d’art à l’èrede la reproductibilité technique)
La production des biens, la gestion des service s, la diffusion des idées des produits culturels
sont de plus en plus élaborées, programmées et évaluées à partir de nouvelles techniques de
communication.
L’impact des technologies de la communication a été important dans la deuxième
moitié du xxe siècle, car elles ont transformé J’intérieur des pratiquesculturelles.
Elles ont modifié la perception du public dans le sens où elles se mettent au service de l’usage
humain en donnant une nouvelle visibilité de la sensibilité artistique humaine.
Au sein des industries culturelles dont ces nouvelles techniques constituent un élément
essentiel, elles représentent la principal e source de valeur et de profits.
L’industrialisation de la culture, clans laperspective d’une diffusion massive des produits,
rejoint ainsi la production et la consommation de masse de notre société. Mais il n’est pas
exact de dire que la banalisation des produits culturels. voire leur perte de sens soit l’effet des
communications de masse.
Des auteurs comme Herbert Gans contestent carrément ridée que la culture de masse
conduise à l’abaissement de goût populaire etdu niveau culturel ; il avance l’argwnent du
libre choix du consommateur et de la nécessité pour une société démocratique de prendre en
compte é diversité des goûts.
Or un fait n’est pas négligeable. celui de la simplification de l’information. Pour
atteindre une majorité il faut que le message soit le plus simple possible. Ceci est réglé par la
loi de l’ hétérog énité collective ,c’est-à-dire plus le public est large plus il sera difficile de
trouver des goûts communs. Le grand souci de promoteurs étant une augmentation de la
fréquentation, ils ne peuvent pas contourner le fait de devoir adapter le contenu au public.
Il est exact que le progrès des techniques a fragilisé les identités et le sentiment
national. Car la convergence de l’informatique et de l’audiovisuel a modifi é laculture de
masse dont les produits sont maintenant disponibles dans l’espace privé.
La culture dans sa forme de réception individuelle est soumise à des transformations.
Les phénomènes de communication et les processus culturels se recouvrent de plus en plus
souvent. Supports, valeurs et économies des produits fini ssent par se confo ndre.
Par conséquent, Ja culture est traversée par leconfli t entre traditio n et changement. Ce
conflit se trouve dans les couches les plus profondes de l’esprit humain. Les tensions et les
compromis entre la tendance à fusionner avec le groupe soci al et la tendance à s’en dissoci er
individuellement sont les forces qui co ntribuent à configurer l’histoire de la société.
Avec l’apparition de la société de masse, c’est-à-dire d’une société deproduction et de
consommation de masse, une notio n nouvelle est venue s’interposer eotre culture élitaire et
culture populaire : la culture de masse.
La culture de masse affecte J’ensemble des couches sociales et son identification s’ est
constituée de manière dépréciative, les objets produits par les moyens de communication de
masse étan t partiellement exclus du domaine de la culture par lestenants d’une défini tion
élitaire.
Les considérations qui opposent art autonome et art de masse ont évidemment des
conséquences sur la place accordée à l’éducation sensible des catégories soc iales qui n’ont
pas nature llement. il faudrai t dire soc ialement accès à l’art autonome.
La société de masse, avec le développement des technologies de communication, a donc
ouvert un nouveau…