La grece et la zone euro
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2 LE MODELE NÉOCLASSIQUE
2.1 Le modèle de Solow 2.2 Rôle de l’épargne 2.3 Tests du modèle néoclassique Ce chapitre présente un rappel synthétique du modèle de Solow (1956). Ce modèle, avec celui de Ramsey, constitue le modèle néoclassique de croissance en concurrence pure et parfaite. Il n’y a ni externalités, ni biens publics, ni monopoles. La croissance est donc équilibrée et optimale. Iln’y a aucune justification à la politique économique. Cette croissance est également exogène, le moteur en est le « progrès technique » envisagé comme un bien libre. La section 1 présente le modèle de Solow en reprenant le cadre proposé dans l’ouvrage de Barro et Sala-i-Martin (1995) qui est devenu la référence obligée. La section 2 analyse le rôle de l’épargne dans la croissance. La section 3présente les critiques empiriques du modèle de Solow qui sont à la base de la construction des modèles de croissance endogène.
2.1 LE MODÈLE DE SOLOW Nous présentons les hypothèses du modèle, puis sa solution générale sans spécification particulière de la fonction de production, puis nous reprenons une nouvelle fois cette solution en spécifiant la fonction de production par une « Cobb-Douglas ».2.1.1 Les hypothèses H1 : la concurrence est pure et parfaite, les agents sont price takers. H2 : il y a un bien unique. Par exemple il peut s’agir du blé. Cette abstraction traduit le phénomène central qui nous intéresse, selon lequel, à un moment donné, une économie a le choix entre affecter ses ressources rares à la consommation immédiate ou à l’investissement, pour consommer plus tard.Puisqu’il y a bien unique, la quantité produite de ce bien est égale à la quantité consommée et investie. Il y a équilibre sur le marché des biens : Y = C + I . H3 : il y a équilibre sur le marché des capitaux : I = S. H4 : le taux d’épargne est exogène : S = s Y. (Cette caractéristique « keynésienne » du modèle de Solow, permet dans un premier temps de simplifier l’analyse. Dans le chapitre suivantconsacré au modèle de « Solow-Ramsey », l’épargne deviendra endogène). H5 : l’investissement accroît dans le temps le stock de capital : I ? DK = dK/dt. A long terme, le capital s’use et donc son stock se déprécie au taux ? . Alors l’accroissement net du stock de capital est : DK = I ? ? K . H6 : la population croît à un taux exogène constant : DL/L = n. H7 : il y a équilibre sur le marché du travail :Ld = Ls. H8 : la fonction de production, Y = F (K, L, t) est dite « néoclassique » ou « bien élevée ». 1) Rendements factoriels : les productivités marginales du capital (F’K = PmK) et du travail (F’L = PmL) sont positives et décroissantes. 2) Les rendements d’échelle sont constants : F( ? K, ? L ) = ? . F( K, L ). 3) Conditions d’Inada : limK?0(F’K) = limL?0(F’L) = ? et limK?? (F’K) =limL??(F’L) = 0. H9 : le progrès technique est neutre au sens de Harrod, c’est-à-dire qu’il augmente l’efficacité du travail. Y = F (K, A(t).L). Le progrès technique « croît » au taux exogène constant : DA/ A = x,
2 En posant A(0) = 1, on a donc : A(t) = e x t. Puisque le progrès technique améliore l’efficacité du travail au taux x, tout se passe comme si le facteur travail efficace croissait au taux (x+n).2.1.2 Équilibre concurrentiel, état régulier et dynamique transitoire On cherche la solution d’état régulier, c’est-à-dire une solution 1) d’équilibre concurrentiel où 2) toutes les variables croissent à taux constant. On étudie ensuite la stabilité de l’état régulier. 1) L’équilibre concurrentiel est réalisé quand les producteurs maximisent leur profit (pour w = PmL et r = PmK- ? ) et quandles conditions d’équilibre des trois (deux) marchés sont satisfaites : DK = I ? ? K = sY ? ? K (2.1) Sur le marché du capital : nt Sur le marché du travail : (2.2) L (t ) = L0 e Sur le marché des biens : (2.3) Y =C + I Puisque les rendements sont constants, on peut travailler avec la forme intensive de la fonction de production et avec les variables par tête « efficace » : Y (t ) Y K (t ) K…