La famille bloch

décembre 8, 2018 Non Par admin

La famille Bloch

Avant d’en venir à la famille Bloch dans « À l’ombre des jeunes filles en fleurs », j’aimerais revenir sur la première rencontre du héros avec Bloch qui se trouve dans Du côté de chez Swann. (p.89-92)

Dans la section « Combray » dans « Du côté de chez Swann », le narrateur nous présente pour la première fois Bloch. Il est plus âgé et c’est lui qui recommande au héros de lireun livre de Bergotte, bien qu’il ne l’ait pas encore lu lui-même. Sa façon de parler est remplie d’exagérations homériques par exemple :
p. 89 : « […] par Apollôn, tu goûteras, cher maître, les joies nectaréennes de l’Olympos. »
Le héros a une grande admiration pour Bloch mais ses parents ne l’aiment pas du tout.
Le narrateur nous décrit certaines situations :
Le père du héros voyantBloch mouillé lui demande s’il pleut et Bloch lui répond qu’il ne peut pas lui dire s’il pleut car il vit en dehors des contingences de la vie et que ses sens n’en prennent pas note.
Une fois, il a fait déborder le vase et s’est fait mettre à la porte en disant que la grande-tante Léonie avait eu une jeunesse orageuse et avait été publiquement entretenue.

Mais retournons à notre livre :dans la section « Autour de Mme Swann » dans « À l’ombre des jeunes en fleurs », Bloch vient rendre visite au héros et bouleverse sa conception du monde (p.145) : Bloch lui raconte que les femmes ne demandent qu’à faire l’amour et le conduit pour la première fois dans une maison de passe.

Dans la section « Noms de pays : le pays », le héros et Saint-Loup font la rencontre de Bloch sur la plage deBalbec. Pour la première fois, le narrateur nous dévoile un peu plus sur Bloch. Bloch n’est pas venu seul à Balbec. Sa famille est avec lui. Le narrateur la décrit comme une colonie juive qui ne se mélange pas avec les autres, un cortège homogène. (p.306)
Les femmes sont décrites comme des « fillasses mal élevées, poussant le souci des modes de bain de mer jusqu’à toujours avoir l’air de pêcherla crevette ou d’être en train de danser le tango. » et elles sont comparées dans la même phrase aux jeunes filles belles, fières, moqueuses et françaises comme les statues de Reims de la bourgeoisie chrétienne. (p.306)
Les hommes sont décrits de la façon suivante :
„Quant aux hommes, malgré l’éclat des smokings et des souliers vernis, l’exagération de leur type faisait penser à ces recherchesdites ‚intelligentes‘ des peintres qui ayant à illustrer les Évangiles ou les Mille et Une Nuits, pensent au pays où la scène se passe et donnent à Saint-Pierre ou à Ali-Baba précisément la figure qu’avait le plus gros ‚ponte‘ de Balbec. “ (p.306)

Le narrateur nous décrit Bloch comme mal élevé, névropathe (qui a des troubles psychiques), snob et appartenant à une famille peu estimée. Bloch neressent pas seulement la pression de la bourgeoisie française chrétienne au-dessus de lui mais aussi celle des juifs de castes supérieurs comme Sir Rufus Israel ou Swann. Sa seule chance de sortir de cette situation sociale est de se frayer un autre chemin. (p.311)

Un jour Bloch invite le héros et Saint- Loup à diner avec sa famille. En invitant Saint-Loup, deux extrêmes se rencontrent :d’un côté une famille juive très peu estimée et de l’autre un représentant de la haute société. Le père Bloch est impressionné par la visite qu’il va recevoir, p. 315 : « Le marquis de Saint-Loup-en-Bray ! Ah ! Bougre ! » et il est surtout content de cette visite à cause de la puissance financière du père de Saint-Loup p.315 : « Mais des relations avec Saint-Loup-en-Bray dont le père avait étéprésident du Canal de Suez ! (ah !bougre !) c’était un résultat « indiscutable ». »

Pendant le dîner, le narrateur nous donne une description de la relation entre le père et le fils Bloch. (p. 335-336)
„Il y avait donc enclavé en mon camarade Bloch, un père Bloch qui retardait de quarante ans sur son fils, débitait des anecdotes saugrenues et en riait autant, au fond de mon ami, que ne faisait le…