La crise financière a-t-elle eu des répercussions sur le milieu humanitaire ?

décembre 13, 2018 Non Par admin

La crise financière a-t-elle des répercussions sur le milieu humanitaire ?

INTRODUCTION
Dans une conférence de presse précédant la retraite annuelle des Coordonnateurs humanitaires de l’ONU, le Secrétaire Général Adjoint des Nations Unies chargé des affaires humanitaires, John Holmes, a fait le bilan de l’état du financement des opérations en cours. Bien que les donateurs continuent leureffort de générosité malgré la crise, il a rappelé que 60% des besoins ne sont toujours pas couverts pour 2010 et en a appelé à la solidarité des États membres. Si l’on aurait pu croire avec l’importance des fonds donnés à Haïti en début d’année que la crise avait finalement un impact limité sur les dons humanitaires, le discours de M. Holmes laisse de fait penser le contraire.
Les ONG et lesorganisations humanitaires s’inquiètent donc, alors que crise financière et crise économique s’enlisent. Difficile, en cette période de récession, de parler d’aide internationale car dans cette conjoncture peu réjouissante, la politique dominante est plutôt celle du chacun pour soi. Baisse du pouvoir d’achat et crainte du futur amènent à une réduction des donateurs particuliers. Néanmoins, on voit deplus en plus se développer des partenariats de mécénat entre entreprises et organisations humanitaires. Ces derniers apports étant plus importants que ceux des particuliers, quel est l’impact final ? Permettent-ils de compenser la réduction des dons particuliers ou assiste-t-on à ralentissement général des fonds récoltés par le milieu humanitaire ? En bref, assiste-t-on au début de la fin del’humanitaire ?
D’autre part, l’impact de la crise est-il seulement d’ordre financier ? Une association humanitaire fonctionne certes avec des fonds, mais également grâce à la somme des volontés de chacun. Ce volontarisme a-t-il diminué du fait de la crise, les personnes volontaires préférant s’employer à une activité rémunératrice ? Qu’en est-il donc réellement ? La crise encourage-t-elle au don ? Ouau contraire laisse-t-elle penser à la fin de l’humanitaire si rien ne change ?

Selon Wikipedia : « l’aide humanitaire est une forme de solidarité ou de charité, généralement destinée aux populations pauvres, sinistrées ou confrontées à une guerre, qui cherche à répondre à des besoins divers (faim, santé, reconstruction après un sinistre, éducation, protection des enfants, mise en place deréseaux d’eau et de communication…) ». Le milieu humanitaire concerne donc l’ensemble des acteurs qui vont tenter d’apporter une telle aide et d’améliorer les conditions de vie des populations. Partant, ces acteurs doivent disposer de moyens pour atteindre leur but. Ces moyens viennent principalement de trois sources : les particuliers, les États et les entreprises.
Lorsque l’on s’interroge surla question de la fin de l’humanitaire du fait de la crise, il convient donc de voir si chacune de ces sources pourrait éventuellement finir par se tarir. Ainsi, si les particuliers sont effectivement les premiers touchés par la crise et voient leur pouvoir d’achat diminuer donc réduisent leurs dons en inquiétant les humanitaires, la position des États est bien plus ambivalente. Ils permettent laréalisation d’importants projets, mais parallèlement pourrait améliorer leur aide de manière considérable – notamment au vu des sommes investies dans la stabilisation du système bancaire. Néanmoins, la fin de l’humanitaire par manque de revenus est contredite par l’espoir que représentent les entreprises. Atteintes par la crise, elles sont de plus en plus nombreuses à considérer le mécénat commeun investissement durable de valorisation de leur image et d’action les humanisant.

I. LES MENAGES : l’inquiétude
Au niveau des particuliers tout d’abord, la théorie économique est riche d’explications à la réduction des dons humanitaires. En effet, la crise provoque la baisse des revenus financiers, ayant pour conséquence l’amenuisement de la demande adressée aux entreprises, puis de la…