La crise en grece
La crise en Grèce
Origines de cette crise
Sous l’ancien gouvernement conservateur dirigé par Nouvelle Démocratie (2004-2009), le secteur public s’est étendu de manière importante. Le nombre de fonctionnaires a progressé de 10% approximativement, dans un secteur public déjà important et inefficace. Les salaires et les retraites ont également augmenté de 30% sur la période.
Comme laGrèce fait partie de la zone euro, elle pouvait emprunter à des taux d’intérêt bas pour financer ces coûts tant qu’il y avait de la croissance. Mais quand la Grèce est entrée en récession l’année dernière, cette conduite est devenue insoutenable. La crise a pris une ampleur très importante lorsqu’on a découvert que le gouvernement précédent avait menti sur les chiffres du déficit budgétaire. Il avaitdéclaré en 2009 que le déficit était de 3,7% alors qu’on a su plus tard qu’il était en réalité de 12%. L’absence de volonté ou l’incapacité du système juridique et politique grec pour trouver et punir les responsables de cet acte de désinformation a donné naissance a un « vide moral » dans lequel un grand nombre de théories de la conspiration fleurissent. Elles ont en commun d’accuser les victimes– les détenteurs de la dette grecque – pour la situation difficile actuelle du pays. Tous les jours les médias grecs relatent des histoires sur les méprisables « spéculateurs », les « profiteurs », les « banquiers », les « financiers » et autres « requins » à condamner.
Aux facteurs déjà mentionnés s’ajoutent des problèmes structurels. La politique en Grèce est affectée par le clientélisme.Les politiciens grecs utilisent depuis longtemps l’État comme un moyen de distribuer des faveurs à leurs électeurs. Offrir un poste de haute responsabilité dans le service public était une pratique courante et les conséquences sont payées aujourd’hui par le pays sous la forme d’un secteur public trop grand, gaspilleur, inefficace et corrompu.
Plan d’austérité
Pour lutter contre l’importantdéficit public, longtemps caché au reste du monde, le gouvernement grec a été obligé de diminuer ses dépenses et d’augmenter les recettes. Il a déposé lundi 3 mai au Parlement un projet de loi reprenant les mesures fiscales du plan d’austérité adopté par la Grèce pour obtenir l’aide financière de l’UE et du FMI, qui doit être soumis au vote avec un autre texte reprenant le reste des dispositionsde rigueur, a indiqué le ministère des finances. Ce plan d’austérité envisage de réaliser 30 milliards d’euros d’économies sur trois ans pour reconduire le déficit public, actuellement de 13,6 % du PIB, sous le seuil européen de 3 % d’ici fin 2014. L’ «objectif final » affiché de ce quatrième plan d’austérité en moins de cinq mois est de faire baisser la dette grecque, qui dépassera 140 % du PIBen 2013, à partir de 2014, et permettre à la Grèce de « revenir le plus vite possible sur les marchés ».
Les principales mesures concernent les retraites, le secteur public, la fiscalité, les investissements publics et le secteur privé.
L’âge minimum de départ à la retraite a été fixé à 60 ans et on prévoit de réduire le plus possible les départs anticipés. La durée du travail pour avoirdroit à une retraite pleine sera progressivement portée de 37 ans à 40 ans en 2015. La base de calcul prendra en considération le salaire moyen de la totalité des années travaillées, et non plus le dernier salaire.
Le gel des salaires dans le secteur public qui a lieu en ce moment est prolongé jusqu’en 2014. Les 13e et 14e mois de salaire dans la fonction publique pour les fonctionnaires gagnantplus de 3 000 euros par mois disparaîtront. Ces primes seront de maximum 1 000 euros pour ceux qui gagnent moins. Les 13e et 14e mois de pension pour les retraités sont supprimés, compensés par des primes pour les plus bas revenus. L’ensemble de ces primes avaient déjà été réduites de 30 % lors de mesures d’austérité précédentes. Les diverses indemnités touchées par les fonctionnaires, et qui…