La coopération internationale dans la mondialisation

janvier 8, 2019 Non Par admin

La coopération internationale dans la mondialisation

Avec la mondialisation, la coopération internationale qui a connu un tournant décisif au lendemain des indépendances africaines est entrain de se transformer substantiellement.

1. Coopération et le système néocolonial

La coopération comme branche d’activité des relations étrangères des pays est née dans les années 60 au lendemaindes indépendances des pays africains. Parmi les facteurs qui ont présidé à son développement, nous pouvons citer: en premier lieu le fait que l’accession à l’indépendance a surpris les puissances colonisatrices et en deuxième lieu, tout devait être fait pour maintenir les pays africains nouvellement indépendants dans le giron de l’ouest, ils ne devaient pas aller grossir le rang des payssocialistes.

a. Coopération et néo-colonialisme : La coopération se présente comme des échanges internationaux inégaux, entre deux ou plusieurs pays d’inégale puissance. Elle est perçue et souvent présentée comme une assistance, une aide avec ou sans contrepartie du plus grand au plus faible. Pour une meilleure compréhension du phénomène, revenons à la Société des Nations qui, par le traité deVersailles en 1919 a quelque peu clarifié le statut des peuples colonisés. En effet – nous le verrons plus en détail dans les chapitres suivants – l’article 22 du traité de Versailles dans ses alinéas 1 et 2 mentionne à propos des colonies que les vainqueurs ont arrachées à l’Allemagne « des peuples non encore capables de se diriger eux-mêmes dans les conditions particulièrement difficiles du mondemoderne » dont la tutelle doit être confiée aux « nations développées » lesquelles « exerceraient cette tutelle en qualité de Mandataires et au nom de la Société. » La SDN entend bien que ces peuples sous mandat sont appelés à devenir indépendant lorsqu’ils se sentiraient en mesure de se diriger eux-mêmes. Leur horizon lointain n’est donc pas de rester indéfiniment dominés à l’état de colonie oude pays sous tutelle. Ils ont vocation à devenir indépendants, ce qui, à l’époque n’était pas le point de vue des puissances colonisatrices. Ainsi, à la fin des années 50, les gouvernements des pays colonisateurs estimaient que les peuples dont ils avaient la charge soit comme colonies soit comme territoires sous tutelle n’étaient pas encore mûrs au point de se diriger eux-mêmes. C’est donc à lasuite de luttes de libération ou comme conséquences de celles-ci que les colonies africaines acquirent leurs indépendances. La vision des pays colonisateurs qui n’envisageaient pas l’indépendance de l’Afrique avant des décennies fit en sorte que ces puissances n’ont pas préparé leurs colonies à se gérer elles-mêmes en mettant en place des administrations autonomes, des structures politiquesautonomes, des systèmes éducatifs, de santé, de justice, de défense qui puissent se gérer à partir des colonies et pays sous tutelle et non à partir des métropoles. L’économie et les finances de ces pays coloniaux étaient encore toutes tournées vers la Métropole. La Guinée Conakry à laquelle l’indépendance immédiate fut lancée comme un défi par un général de Gaulle dépité par le refus de ce pays derejoindre « la Communauté Française » donne une illustration poignante de l’impréparation des pays africains à leur accession à la souveraineté internationale. Au départ des français, la Guinée manquait de tout. L’Union soviétique saisit cette occasion pour nouer des relations de « coopération » avec ce pays nouvellement indépendant. La Guinée fut considérée à partir de ce moment comme appartenant aucamp communiste. Une année auparavant, le Ghana conquit son indépendance des colons britanniques à peu près dans les mêmes conditions, Kwame Nkrumah, devenu président de la République avait noué lui aussi, des relations de coopération avec l’Union Soviétique en 1962 après 5 ans d’indépendance. La défaite dans les guerres coloniales d’Indochine en 1954, la fin du protectorat marocain le 2 mars…