La compétitivité des entreprises doit elle être un objectif majeur ?

? La compétitivité des entreprises doit-elle être un objectif majeur ?

Introduction :

« Le but ultime de l’entreprise n’est pas le profit, c’est de contribuer au bien commun » a déclaré récemment Klaus Schwab (professeur d’économie en Suisse, fondateur en 1971 et directeur du World Economic Forum, ou Forum de Davos, fondation à but non lucratif dont le siège est à Genève. Le Forum estconnu pour sa réunion annuelle à Davos, en Suisse, qui réunit des dirigeants d’entreprise, des responsables politiques du monde entier ainsi que des intellectuels et des journalistes, afin de débattre des problèmes les plus urgents de la planète, y compris dans les domaines de la santé et de l’environnement).Cette citation est le fil directeur de l’édition 2010 du Forum, et elle n’est sans doute passans arrière-pensée ; le Forum de Davos est un peu un lieu où on a « vénéré » la valeur actionnariale et aujourd’hui le capitalisme mondial cherche un peu à se régénérer après 2 années de crises et scandales, et à retrouver la confiance des citoyens. La compétitivité est l’aptitude d’une entreprise à faire face à la concurrence. On distingue la compétitivité prix (les produits sont moins chers queceux de la concurrence) et la compétitivité structurelle (ou compétitivité volume, ou hors prix, ou sans prix) qui repose sur la qualité du produit, l’image de marque de l’entreprise, son service après-vente, etc. La notion de compétitivité est à replacer dans le contexte de la concurrence internationale, de la mondialisation de l’économie, qui a fait qu’elle a pris toute son importanceaujourd’hui. Une entreprise est une organisation économique visant à promouvoir un projet productif dans le but de réaliser un bénéfice. Son existence se justifie à partir du moment où la combinaison productive qu’elle réalise est plus efficace qu’un recours direct au marché, c’est-à-dire lorsqu’il est plus rentable de faire que de faire faire. Mais le défaut de cette dernière définition est qu’elle ne faitpas apparaître les divers objectifs sociétaux que pourraient avoir par ailleurs les entreprises. On dirait que la seule chose importante est de faire du bénéfice. Tel est le problème aujourd’hui : à trop réfléchir sur la façon d’être toujours plus compétitif, les objectifs sociétaux ont été quelque peu occultés.
On retrouve les plus souvent trois visions différentes de ce qu’est l’objectifprincipal des entreprises : selon l’approche des économistes, se serait la maximisation du profit. Selon le regard des gestionnaires, se serait la maximisation du profit et/ou de la taille de l’entreprise. Enfin, selon le point de vue de la société, se serait de répondre aux attentes de celle-ci. On parle de « Responsabilité Sociale de l’Entreprise » (RSE) ; en parallèle d’objectifs économiques, elleaurait des objectifs sociétaux : une politique sociale généreuse pour ses salariés, la protection de l’environnement, la réduction des inégalités…

Le paradoxe de la situation actuelle est qu’aujourd’hui la compétitivité « fait la loi » dans le monde. Elle n’est en principe qu’une modalité de comportement des acteurs dans le contexte de marchés concurrentiels (oligopolistiques ou monopolistiques).Chaque acteur (entreprise, Etat …selon l’échelle) cherche à obtenir et maintenir des positions et avantages compétitifs dans le respect de règles fixées et dans des conditions supposées égales pour tous. Telle est la définition de la compétitivité selon Riccardo Petrella.
Le problème est qu’elle est aujourd’hui bien plus qu’une modalité ! Ce n’est plus un simple « moyen d’être ». C’est devenul’objectif principal, pour les entreprises, l’Etat, la société entière ; ceci à court et moyen terme, le but au long terme étant le profit pour l’entreprise. (Pour les pays ou nations, cela devient un objectif stratégique national d’importance primordiale pour la souveraineté, l’indépendance, l’autonomie du pays, pour son positionnement international vis-à-vis des capitaux, etc. jusqu’au…