John perce
Biographie [modifier]
Jeunesse et débuts diplomatiques [modifier]
Fils d’Édouard Pierre Amédée Léger, avocat à Pointe-à-Pitre à partir de 1873[5], et Marie Pauline Françoise Renée Dormoy, fille d’une famille de planteurs[6], Marie René Auguste Alexis Leger passe sont enfance à Pointe-à-Pitre jusqu’en 1899[7] date à laquelle il suit ses parents à Pau où il fréquente l’actuel lycéeLouis-Barthou[8]. Il fait ensuite des études de droit à Bordeaux dès 1904 puis fait son service militaire dans l’infanterie à Pau dès avant la fin de ses études.
Il rencontre assez tôt le poète Francis Jammes en 1902[9], qui habite alors à Orthez, lequel le présente notamment à Paul Claudel, avec qui il entretiendra des relations mouvementées. Grâce à Jammes encore, il entre en relation avec André Gide etle milieu de la NRF. Gide et Jacques Rivière le poussent à publier ses premiers poèmes[10]. Les poèmes « Images à Crusoé » puis « Éloges » paraissent dans la revue de la NRF en 1909 et 1910 puis en recueil sous le titre Éloges en 1911. Valery Larbaud consacre un article très élogieux au recueil dans la revue La Phalange. Ayant réussi au concours des consulats en 1914, il est affecté au service depresse du ministre Delcassé puis à la Maison de la presse du Ministère des Affaires étrangères avant d’être nommé secrétaire de la légation française de Pékin[11] où il restera de 1916 à 1921[12]. Remarqué par Aristide Briand, il est nommé à l’administration centrale du ministère en 1922 puis devient en 1925 directeur du cabinet du ministre. En 1933, il est secrétaire général du ministère des Affairesétrangères, et ce jusqu’en 1940. Sous le pseudonyme de Saint-John Perse, il avait publié en 1925 son recueil Anabase mais s’astreindra à ne plus rien publier aussi longtemps qu’il sera diplomate.
Le diplomate [modifier]
Peu de temps après avoir été nommé chef de cabinet d’Aristide Briand, Alexis Leger, alors germanophile, est l’un des principaux auteurs des Accords de Locarno en octobre 1925,plaidant pour une « conciliation franco-allemande pour assurer la sécurité de la France puis de l’Europe »[13] ; Aristide Briand aura été son mentor et après sa mort en 1932, son disciple prolongera son influence au Quai d’Orsay et ce jusqu’en 1940. Ce que l’on a appelé la « pactomanie »[14] lui sera reprochée pas ses ennemis politiques. Toute sa vie, Alexis Leger a défendu la mémoire de Briandcomme en 1942 où il prononce un discours à sa mémoire à New York[15].
Comme secrétaire général du ministère des Affaires étrangères pendant huit ans, il a assuré la continuité de la diplomatie française devant la valse des ministres (plus d’un par an en moyenne, dont Pierre Laval). Ainsi, en mai 1936, au moment de son arrivée au pouvoir, Léon Blum, sur plusieurs sujets, demanda : « Qu’en penseLeger ? ». Par exemple sur l’attitude à adopter face à la remilitarisation de la rive gauche du Rhin. S’agissant de la Guerre d’Espagne et de la politique de la non-intervention, le rôle de Leger a peut-être été déterminant[16]. Lors des Accords de Munich, il semble moins complaisant que Daladier et surtout Georges Bonnet, son ministre, devant l’abandon de la Tchécoslovaquie : Hitler le qualifie àcette occasion de « petit martiniquais sautillant »[17]. En juin 1940, Paul Reynaud le démet brutalement de ses fonctions pour complaire à sa maîtresse[18] et pour marquer une rupture avec la politique pratiquée vis-à-vis du Reich depuis huit ans. Leger, remplacé par François Charles-Roux, en est blessé, refuse les affectations qui lui sont proposées en compensation et s’exile aux USA.
Non sansêtre d’abord passé par Londres mais tout rapprochement avec De Gaulle était impossible : Leger lui dénie toute légitimité[19]. Il est alors déchu de la nationalité française par le régime de Vichy, son appartement parisien est mis à sac et il est radié de l’ordre de la Légion d’honneur[15]. À Washington, il a trouvé un emploi à la Bibliothèque du Congrès grâce à Archibald MacLeish, poète…