Jean-jacques rousseau

décembre 19, 2018 Non Par admin

Jean-Jacques Rousseau

Jean-Jacques ROUSSEAU
1712 – 1778

Jean-Jacques Rousseau est un philosophe qui a eu des adversaires acharnés, a subi de nombreuses calomnies, qui révèlent pour la plupart une certaine ignorance sur ce qu’il a véritablement pensé et écrit. Pourquoi cette incompréhension hostile ?

Principalement, c’est le rôle attribué à la pensée de Rousseau dans la Révolutionfrançaise qui est au cœur du litige ; on l’accusa même d’avoir été à l’origine de la Terreur. En fait, les thèses que défend Rousseau sont si originales, si surprenantes, et tellement contraires à l’opinion générale de l’époque que ceci explique grandement l’acharnement de ses contradicteurs. Il ne faut pas oublier qu’en plein siècle des Lumières, l’idée de progrès était ancrée dans tous lesesprits.

Or il fut l’un des premiers grands penseurs français à avoir pris ouvertement le parti des opprimés et à avoir considéré que les biens les plus précieux que l’homme tient de la nature sont la liberté, l’égalité et le bonheur. A ceci s’ajoute qu’il ne croit pas au péché originel et que, pour lui, « tous ces vices n’appartiennent pas tant à l’homme qu’à l’homme mal gouverné. »

Sa penséeest en fait assez complexe et elle a été souvent réduite, caricaturée et tournée en ridicule. Voltaire n’a pas été le dernier à cette entreprise de discrédit. Sa pensée a été condamnée à Paris et à Genève, et maints ouvrages de Rousseau ont dû être imprimés en Hollande.

Les trois « fausses » affirmations généralement attribuées à Rousseau

– l’homme est bon par nature et c’est lasociété qui l’a corrompu ;
– le symbole de cette innocence naturelle est le « bon sauvage »
– le remède à cette corruption qu’est la civilisation est le retour à la nature.

Or, on voit mal comment la corruption par la société s’accorde avec la partie politique de la pensée de Rousseau faisant l’éloge de la cité, de la loi, des vertus du citoyen. L’expression de « bon sauvage » nese trouve pas chez Rousseau ; il tomberait plutôt dans le travers inverse de la raillerie envers les « sauvages » décrits par les voyageurs ; par contre, l’homme sauvage est pour lui l’homme ni civilisé ni éduqué, et en aucun cas un modèle à suivre. Enfin, l’état de nature est une idée, une notion fictive et n’a jamais été une époque réelle, encore moins un âge d’or. C’est un « état qui n’existeplus, qui n’a peut-être point existé, qui probablement n’existera jamais. » Préface du Discours sur l’inégalité.

Quelques éléments biographiques

Né à Genève, livré à lui-même durant son enfance, sans mère, abandonné par son père, il poursuit son éducation en autodidacte. Il connaîtra de ce fait toute sa vie un sentiment de solitude et d’incompréhension. Il a répété plusieurs fois que savocation philosophique et littéraire était née sur la route de Vincennes, où, dans une sorte d’illumination, il avait découvert la voie à suivre pour réformer une société injuste et oppressive. Jusqu’alors il avait songé à faire une carrière de musicien, jouant du violon, de l’orgue et du clavecin, donnant des concerts et des leçons de musique.

A trente ans, il imagine un nouveau système denotation musicale, puis il se met à composer un opéra, Les Muses galantes, puis écrivit plusieurs pièces de circonstance.

Un jour d’octobre 1749, à l’âge de 37 ans, Rousseau prend la route de Vincennes pour rendre visite à Diderot qui y était incarcéré. En marchant, il tombe sur la question proposée par l’Académie de Dijon pour le prix de l’année suivante : si le rétablissement des scienceset des arts a contribué à épurer les mœurs.

« A l’instant de cette lecture, dit-il dans ses Confessions, je vis un autre univers et je devins un autre homme. » Il fut ébloui de mille lumières ; il fut si bouleversé qu’il dut se reposer sous un chêne de l’avenue de Vincennes et c’est là qu’il rédige un texte où il engage ses contemporains à se révolter contre l’oppression.

Cette…