Identité et diversité
La notion d’identité peut sembler à priori une notion simple qui relève de l’évidence. Elle renvoie à la conscience immédiate de soi à travers l’écoulement du temps et la diversité des situations. Cependant, à l’examen, elle apparaît beaucoup plus complexe dans la mesure où elle est considérée comme la résultante directe d’une relation comparative entre une chose avec une autre ou avecelle-même. C’est là où s’impose le concept de l’identité.
Seulement, notre primo-abord ne va pas s’attarder sur la dimension sémantique du terme et sur ses différentes approches théoriques, il portera essentiellement sur les différentes sortes d’identité pour se prolonger vers la diversité culturelle en affleurant la notion de culture en rapport avec l’identité.
De l’identité à l’identité personnelleVue la multitude des approches mobilisées pour bien comprendre ce qu’est l’identité, il est difficile de synthétiser tous les aspects du concept dans une seule définition. Mais lors de mes recherches, une définition m’a paru qu’elle traduit assez bien certaines caractéristiques :
« L’identité est un système de représentations, de sentiments et de stratégies, organisé pour la défenseconservatrice de son objet (le « être soi-même »), mais aussi pour son contrôle, sa mobilisation projective et sa mobilité idéalisante (le « devenir soi-même »). L’identité est un système structuré, différencié, à la fois ancré dans une temporalité passée (les racines, la permanence), dans une coordination des conduites actuelles et dans une perspective légitimée (projets, idéaux, valeurs et styles).Elle coordonne des identités multiples associées à la personne (identité corporelle, identité caractérielle, spécificités personnelles…) ou au groupe (rôles, statuts…). »[1]
Cette définition, relativement complexe, convoque une multiplicité de points de vue[2] que nous allons d’ores et déjà inventorier.
Le courant psychanalytique s’est arboré de plusieurs idéologies et grandes tendancestraitant le sujet : Erikson, ainsi que d’autres partisans néo-freudiens comme K. Horney, H. Sullivan, E. Fromn, etc., abordent le concept dans une articulation psychosociale en cherchant à mettre en lumière l’interaction étroite entre l’identité pour soi et l’identité pour autrui, et l’appréciation personnelle et la comparaison sociale. Il insiste qu’il s’agit d’une notion qui est sujette àtransformation et évolution et qui s’origine tout simplement dans l’enfance. Elle est la façon dont l’individu s’identifie aux autres et qui correspond à celle dont la collectivité va l’identifier et lui proposer une définition de lui-même en fonction de ses caractéristiques personnelles, de sa famille, de ses groupes d’appartenance, etc.
« Le jeune doit sentir une continuité progressive entre ce qu’ilest parvenu à être au long de ses années d’enfance et ce qu’il promet de devenir dans un avenir anticipé ; entre ce qu’il pense être lui-même et ce qu’il observe que les autres voient en lui et attendent de lui. […].Cette identité, toutefois, dépend de l’appui que prête au jeune individu le sentiment collectif d’identité qui caractérise les groupes sociaux auxquels il appartient : sa classe, sanation, sa culture. »[3]
Après le développement de la notion du « soi » à partir des années soixante, les travaux psychanalytiques ont fait place à cette nouvelle orientation théorisée par E. Jacobson qui considère le soi comme un renvoyant de la personnalité toute entière, corps et psychique.[4]
Cette thèse a été prolongée par l’approche psychosociale de son précurseur G. Mead qui avanceque le soi est une structure sociale qui naît des interactions quotidiennes : l’individu prend conscience de son identité en adoptant le point de vue des autres et notamment du groupe social auquel il appartient.[5] Donc la connaissance de l’identité relève de la conscience de soi en présence de l’autre à travers l’autre. En d’autres termes, l’identité implique la conscience de soi « soit par…