Henry iv
Henri IV est né à Pau dans le château de son grand-père maternel le roi de Navarre[3]. Henri d’Albret désirait depuis longtemps que sa fille unique lui donnât un héritier mâle. Aussitôt né, Henri est donc remis entre ses mains. La légende dit qu’il lui fit frotter les lèvres avec une gousse d’ail et une goutte de vin de Jurançon. La pratique était courante pour prévenir les maladies.
Henripasse sa petite enfance dans la campagne de son pays au château de Coarraze[4]. Fidèle à l’esprit du calvinisme, sa mère Jeanne d’Albret prend soin de l’instruire dans cette stricte morale, selon les préceptes de la Réforme.
À l’avènement de Charles IX en 1561, son père Antoine de Bourbon l’amène vivre à la cour de France. Il y côtoie le roi et les princes de maison royale qui sont de son âge. Ilest l’un des objets du conflit qui oppose ses parents en désaccord sur le choix de sa religion, sa mère désirant l’instruire dans le calvinisme et son père dans le catholicisme.
Durant la première guerre de religion, Henri est placé par sécurité à Montargis sous la protection de Renée de France. Après la guerre et le décès de son père, il est retenu à la cour comme garant de l’entente entre lamonarchie et la reine de Navarre. Jeanne d’Albret obtient de Catherine de Médicis le contrôle de son éducation et sa nomination comme gouverneur de Guyenne (1563)[5].
De 1564 à 1566, il accompagne la famille royale durant son grand tour de France et retrouve à cette occasion sa mère qu’il n’avait pas revue depuis deux ans. En 1567, Jeanne d’Albret le fait revenir vivre auprès d’elle dans leBéarn.
En 1568, Henri participe à titre d’observateur à sa première campagne militaire en Navarre. Il poursuit ensuite son apprentissage militaire durant la troisième guerre de religion. Sous la tutelle de l’amiral de Coligny, il assiste aux batailles de Jarnac, de La Roche l’Abeille et de Moncontour. Il combat pour la toute première fois en 1570, lors de la bataille d’Arnay-le-Duc [6].
Roi deNavarre [modifier]
À la cour de France [modifier]
Henri de Navarre et Marguerite de Valois, roi et reine de Navarre (vers 1572). Miniature du livre d’heures de Catherine de Médicis.En 1572, succédant à sa mère Jeanne d’Albret, Henri de Navarre devient roi de Navarre sous le nom d’Henri III[7]. Le 18 août 1572, il est marié à Paris à la sœur du roi Charles IX, Marguerite de Valois (davantageconnue à partir du XIXe siècle sous le sobriquet romancé de « reine Margot »). Ce mariage auquel s’était opposée Jeanne d’Albret dans un premier temps[8], a été arrangé pour favoriser la réconciliation entre catholiques et protestants. Comme Marguerite de Valois, étant catholique, ne peut se marier que devant un prêtre, et que Henri, ne peut entrer dans une église, leur mariage fut célébré sur leparvis de Notre-Dame ; s’ensuivent plusieurs jours de fête.
Cependant, dans un climat très tendu à Paris, et suite à un attentat contre Gaspard de Coligny, le mariage est suivi quelques jours plus tard du massacre de la Saint-Barthélemy. Épargné par les tueries du fait de son statut de prince de sang, Henri est contraint quelques semaines plus tard de se convertir au catholicisme[9]. Assigné àrésidence à la cour de France, il se lie politiquement avec le frère du roi François d’Alençon et participe au siège de La Rochelle (1573).
Après sa participation aux complots des Malcontents, il est retenu prisonnier avec le duc d’Alençon au château de Vincennes (avril 1574). La clémence du roi lui fait éviter la peine de mort mais il reste retenu à la cour. À l’avènement d’Henri III, ilreçoit à Lyon un nouveau pardon du roi et participe à la cérémonie de son sacre à Reims.
La cour de Nérac [modifier]
Henri III de Navarre (vers 1575).
Huile sur toile, Musée national du château de Pau.Après avoir passé plus de trois ans comme otage à la cour, il profite des troubles de la cinquième guerre de religion pour s’enfuir, le 5 février 1576. Ayant rejoint ses partisans, il renoue…