Gouvrnance
La lettre d’information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb – juin 2007 – N° 5
Maroc : Améliorer la gouvernance de la gestion publique
Mohamed Samir Tazi, Adjoint au Directeur Chargé de la Coordination des Structures Sectorielles et de Synthèse au Ministère des Finances et de la privatisation du Maroc
A
u cours des dernières années, le gouvernement du Royaume duMaroc a lancé une vaste réforme de l’administration publique tendant à moderniser et à améliorer la gouvernance de la gestion publique. Cette réforme s’inscrit dans un contexte national et international marqué notamment par :
•L’engagement du gouvernement dans un large processus de démocratisation de la société, de moralisation et de transparence dans la gestion de la chose publique ; l’ouverturede l’économie nationale et son intégration dans l’environnement international nécessitant l’amélioration de la compétitivité des entreprises nationales et de l’environnement juridique et institutionnel des affaires ; •La nécessité de poursuivre les efforts pour dynamiser la croissance économique du pays en vue de faire face aux besoins de plus en plus croissants de la population en termesd’emplois et d’accès aux infrastructures sociales de base ; •Le lancement de plusieurs réformes sectorielles nécessitant des financements importants et concernant notamment la lutte contre la pauvreté dans le cadre de l’Initiative
Nationale pour le Développement Humain (INDH), l’extension de la couverture médicale, la réforme de l’éducation-formation avec l’objectif de généraliser l’enseignement à tousles niveaux, la réforme de l’habitat et notamment le programme de résorption des bidonvilles, l’élargissement de l’accès du monde rural aux équipements de base notamment en matière d’eau, d’électricité et de routes rurales. Dans ce cadre, la réforme de l’administration publique tend essentiellement à : •Disposer d’une administration moderne qui puisse contribuer à la compétitivité et audéveloppement durable, à la promotion de l’investissement privé et au développement des capacités de régulation ; •Assurer des prestations de services de la meilleure qualité possible, au moindre coût et dans des délais réduits ; •Renforcer la transparence dans la gestion publique et lutter contre la corruption ; •Développer et renforcer le processus de décentralisation et de déconcentration ; •Promouvoir unenouvelle culture de gestion des ressources humaines basée essentiellement sur la compétence et le mérite ;
•Améliorer la gouvernance budgétaire tout en assurant la stabilité du cadre macroéconomique à travers la réalisation d’une croissance forte et durable et l’amélioration de la structure du budget notamment par l’accroissement des recettes fiscales, la rationalisation des dépenses, lagestion active de la dette et le renforcement de la pertinence dans le choix des projets d’investissement public. Les principaux axes de modernisation et d’amélioration de la gouvernance de l’administration peuvent être regroupés autour des points suivants : •Redéfinition des missions de l’administration à la lumière du nouveau rôle de l’Etat à travers : – Le recentrage des attributions de l’Etat surles missions régaliennes de législation, de contrôle, de planification et de régulation tout en transférant au secteur privé les opérations à caractère commercial. Il en est ainsi des réformes sectorielles intervenues dans le secteur des télécommunications, de l’audiovisuel et des ports en vue deleur libéralisation et du développement de l’initiative privée dans ces domaines d’activité ;
Lalettre d’information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb – juin 2007 – N° 5
– Le désengagement de l’Etat de la gestion directe de certains services publics à travers notamment la privatisation, la concession et l’externalisation de certaines activités au profit du secteur privé. •Renforcement de la déconcentration administrative en vue notamment : – d’apporter une réponse…