Gouvernance locale
Donner à Haïti les moyens de construire un meilleur avenir
Sommaire du programme
Gouvernance locale, décentralisation et développement territorial
Les Haïtiens ont érigé des tentes de fortune à travers la capitale après le séisme qui a frappé Port-au-Prince peu avant 17 h., le 12 janvier 2010.
Importance d’un développement territorial équilibré et d’une gouvernance décentralisée pourl’avenir d’Haïti
Le séisme du 12 janvier a révélé quelles tragiques conséquences peut entrainer la trop grande centralisation de la vie politique, institutionnelle et économique aux alentours de la capitale. Les provinces haïtiennes appauvries n’offrant que peu de moyens de subsistance et des services de base défaillants, Portau-Prince devint surpeuplée, par suite d’un exode rural massif. C’estce qui explique le nombre impressionnant de victimes. En outre, la centralisation des fonctions de gouvernance clés à Port-au-Prince et la faiblesse institutionnelle qui s’est maintenue en dehors de la capitale ont signifié que, dans l’ensemble du pays, la machine de l’État a été profondément affectée et s’est retrouvée dans un état encore plus précaire qu’auparavant. Depuis le début de mars, leTrésor a cessé d’envoyer l’allocation budgétaire mensuelle aux communes haïtiennes. En raison du manque de capacité institutionnelle et de politiques adéquates de décentralisation, la vaste majorité d’entre elles génèrent très peu de revenus locaux et les maires ont commencé à licencier leur personnel administratif au moment même où il est essentiel que les administrations locales prennent en chargel’afflux des personnes déplacées à l’intérieur du
Photo: Logan Abassi/ ONU Photo
pays. Ce ne sont là que quelques-unes des conséquences de la faiblesse des structures de gouvernance locale et de l’absence de stratégies de développement territorial. Comme l’a affirmé récemment le ministre de l’Intérieur, lors d’une conférence des responsables locaux d’Haïti et de l’étranger, le tremblementde terre a révélé, mieux que tout autre événement précédent, que le besoin d’une décentralisation effective et d’un développement territorial équilibré, doit, non plus alimenter les débats politiques et académiques entre les élites, mais devenir une question de survie. La situation d’avant le séisme en Haïti montre qu’on avait récemment réalisé quelques progrès en vue du renforcement de lagouvernance locale, sur la base de la vision ambitieuse énoncée dans la Constitution de 1987. Après une longue période d’instabilité, certains instruments d’autonomie démocratique locale avaient été rétablis. Un consensus politique semblait se rallier autour d’une amélioration de la décentralisation et une série d’initiatives avaient été lancées en vue de soutenir le développement des capacités degouvernance locale, principalement par le biais de canaux de coopération décentralisés. Pour le citoyen ordinaire, toutefois, les services publics, pour peu qu’il y en eut au plan local, sont restés inefficaces et rares ont été les opportunités de développement économique en dehors de la capitale et de certains centres urbains. Le séisme, qui a lourdement frappé les capacités de gouvernance nationale etlocale, ouvre cependant des perspectives politiques, institutionnelles et sociales uniques : en Haïti, la vision d’un système de gouvernance démocratique locale pourrait finalement se concrétiser efficacement et soutenir ainsi les options d’un développement territorial harmonieux et durable choisies sur la base d’une consultation élargie.
renforcement du maintien de l’ordre et de la sécuritéhumaine, la réduction de la vulnérabilité face aux désastres ou les investissements dans des options viables de développement économique local. L’approche du PNUD s’appuie sur son expérience d’avant-désastre, ses réalisations en termes de soutien à la gouvernance et sa participation au programme conjoint d’évaluation des besoins post-séismes qui a défini la gouvernance et le développement…