Goulag – journée type

novembre 30, 2018 Non Par admin

Les zeks occupaient leur temps libre à jouer aux cartes, écrire des poèmes, nettoyer leur baraquement, fabriquer ou sculpter des objets ou encore dessiner. Enfin, les détenus assistaient àdes messes organisées dans les baraquements par les prêtres déportés.

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Cinq heure. D’habitude premierlevé, Choukhov traîne sur sa couche en proie aux frissons. Surpris par le surveillant, il se voit condamné à 3 jours de mitard rapidement commué, par commodité pour les gardiens, en nettoyage dela salle de garde… Oui, au camps tous grugent et chapardent, le zek comme le gardien, celui-ci le faisant sur le dos du premier.

Sa corvée réalisée, Choukhov sprinte au réfectoire.L’écuelle de mauvaise kacha consciencieusement récurée, il se décide alors à rejoindre l’infirmerie. Mais en vain : le quotas de malade est déjà atteint.

Après l’interminable décompte des zeks, c’estle départ, en pleine nuit, par un froid de loup, avec la fin au ventre pour la journée entière. Fort heureusement, le brigadier a su graisser la patte des répartiteurs afin d’échapper auxpires besognes. Affectés à la construction de la centrale électrique, chacun trouvent alors sa tâche, (la brigade veillant à l’oppression de chacun, seul le travail de la brigade ouvrant droitaux rations) : qui à la recherche de bois a chaparder pour chauffer le modeste poêle, qui a monter les briques… Maçonnant, Choukhov s’investit alors pleinement dans sa tache, avec conscience etplaisir, presque à en oublier l’appel du soir, interminable, harassés et transits de froid.

Après être allé retiré le colis reçu par un autre détenu afin d’obtenir de lui sa kacha,Kholossov file au réfectoire pour profiter de sa double ration avant de regagner sa baraque. Dernier appel et contre appel avant de sombrer dans le sommeil de l’une de ses 3653 de détention.