Frontières
Depuis le XVIe siècle, les frontières sont des éléments que l’économie prend à la fois en compte et submerge. C’est-à-dire que le notion de région transfrontalièren’est pas nouvelle. (Pradeau, 1994).
Or, « les régions frontalières aux marches de l’Europe, ont longtemps porté le sceau de son histoire : traditionnellement isolées descapitales, elles étaient souvent le symbole de division du vieux continent, au centre des querelles territoriales qui le déchiraient. » (Barnier, 2002) Ces territoiresfrontaliers, marqués par les vicissitudes du passé, « les cicatrices de l’histoire » se manifestent avec force. (Pavesi-Blanchard, 1995) Pourtant aujourd’hui l’Europecompte 10 000 kilomètres de frontières avec une superficie de 15% de la superficie totale et constituant 10% de sa population.
Aujourd’hui des politiques detransports, de gestion de technologie, de ressources naturelles ou la disposition de services d’intérêt général ont des conséquences qui dépassent largement les frontièreset ont de fortes répercussions sur le développement régional. (Barnier, 2002). Mais ces territoires transfrontaliers cristallisent les difficultés administratives,monétaires, sociales, politiques que pose la construction européenne ; « elles s’y reflètent plus qu’ailleurs comme dans un miroir » (Pavesi-Blanchard, 1995). Les pouvoirspublics et notamment les instances communautaires, ressentent une volonté d’y donner un sens. Ces « laboratoires de l’Europe », comme l’avait nommé Jacques Delors, sontdes lieux où les citoyens apprennent à vivre ensemble, à dépasser leurs différences pour s’en nourrir et s’en enrichir, dans le respect mutuel de l’identité de chacun.