Fond ethiques

septembre 17, 2018 Non Par admin

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Les marchés de la vertu : la promesse des fonds éthiques et des microcrédits par Javier SANTISO
| érès | Revue internationale des sciences sociales 2005/3 – N° 185
ISSN 3034-3037 | ISBN 2-7492-0464-2 | pages 535 à 550

Pour citer cet article : —Santiso J., Les marchés de la vertu : la promesse des fonds éthiques et des microcrédits, Revue internationale des sciences sociales 2005/3, N° 185, p. 535-550.

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Les marchés de la vertu : la promesse des fonds éthiques et des microcrédits

Javier Santiso
La condition de l’homme moderne serait de s’afOn ne dénombre plus les ouvrages et articles fairer, de s’oublier dans les mots et les choses. consacrés à l’éthique des affaires, à la responsabiL’homme moderne est avant tout homme d’ac- lité sociale des entreprises. Lessursauts éthiques tion, Homo faber, il vibre sur la brèche béante n’ont eu en effet de cesse de se multiplier dans la entre passé et avenir. Et pourtant, comme le sou- sphère économique. Qu’il s’agisse de lutter contre ligne Hannah Arendt (1959), l’homme moderne la corruption, de protéger l’environnement, de ne peut vivre de la seule présence du présent. Il sécurité alimentaire ou de normes sociales,les ne peut se contenter de faire et défaire. Il éprouve entreprises sont désormais interpellées par leurs la nostalgie du futur, d’un après, d’un au-delà, consommateurs ou leurs actionnaires, voire leurs certes dépassé, effacé, nous disent les philo- salariés. Nike, Shell, ou encore Monsanto, se sophes (Koselleck, 1989), découvrent assis sur les bancs mais dont l’éclat, même des accusés,interpellés par Javier Santiso est économiste en chef affaibli, continue d’aimanter des sociétés « inciviles » de du développement de l’OCDE et directeur adjoint du Centre de développeles mille et une nuits de nos consommateurs et d’actionment de l’OCDE (Organisation pour la vies d’affaires. naires qui se découvrent égaCoopération et le Développement ÉcoDans la sphère de l’écolement être des citoyens dunomique). Il a été auparavant écononomie et de la finance, cet monde. Les firmes finanmiste en chef pour les Marchés émerappel du grand large prend cières elles-mêmes n’échapgents de la banque BBVA (Banco Bilbao Vizcaya Argentaria) et chercheur à de multiples visages. L’un va pent pas à ces mises à l’index Science-Po Paris (CERI-FNSP). Il a égaconstruire un empire, l’autre comme l’a expérimenté lelement été enseignant à SAIS Johns s’adonner au don. Mais tous, néerlandais ABN-Amro. Lors Hopkins University et participé à la de son assemblée générale, des industriels philanthropes création d’un fond éthique pour la Fédération Internationale des Droits de un actionnaire de Papouasienord-américains aux finanl’Homme (FIDH). Son dernier ouvrage Occidentale est venu, du bout ciers épris desociétés publié est : Latin America’s Political du monde, réclamer le sououvertes, témoignent d’une Economy of the Possible, Cambridge, tien pour son peuple victime quête d’un monde meilleur. Mass., MIT Press, 2006 (également disde la pollution générée par la Tous, de Rockefeller à ponible en français : Amérique latine. Révolutionnaire, libérale, pragmatique, plus grande mine de cuivre Soros,…