Fdp complet
Séance 1 : Le roi sacré
Introduction :
Pourquoi ce cours ?
* Articulation avec programme d’histoire S1.
Crise de la représentation intéressante -> P. Rosanvallon : « l’idéal démocratique règne sans partage mais fait l’objet d’un désenchantement voire d’un manque de confiance dans les institutions ». Cette crise existe dès l’origine de la démocratie, dès la révolution française.Démocratie = promesse des droits mais aussi problème car inaboutissement. Cf. histoire : enthousiasme révolutionnaire / désenchantement récurrent (2nd empire, régimes autoritaires européens). La défiance peut-être institutionnalisée (minorités intégrées), on instaure des contrepoids, des barrages, Cf. constitution américaine.
Des symboles, des exemples peuvent également unir la société. Cf. couverturedu monde, septembre 2010, Berlusconi -> importance du corps du chef chez les italiens, de l’incarnation du pouvoir dans une figure particulière. Cette image dit quelque chose sur la force de la figure du pouvoir : cheveux teints, absence de rides, chirurgie … -> « starisation » des hommes politiques. Cf. Berlusconi, le corps du chef de Marco Belpoliti = politique n’est pas l’art d’uneargumentation sophistiquée. Importance du corps du pouvoir cm le corps du Roi sous la monarchie absolue. -> individualisation du pouvoir
* Articulation avec programme de Science Politique S2
L’imaginaire du pouvoir. Comment le pouvoir se représente ? Question posée dans tout le champ des humanités : littérature, roman, théâtre, musique, architecture …. Les arts ne sont pas extérieurs aupouvoir mais contribuent à le légitimer ou à le critiquer. L’artiste est un éclairagiste qui met en valeur le fonctionnement du pouvoir. Le pouvoir se met en scène lui- même. Il n’y a pas d’autorité politique qui ne soit dramatisée, représentée -> Propagande mais aussi persuasion. On étudiera les sentiments, la fabrication imaginaire du pouvoir.
* Un texte : Balandier, le pouvoir sur scènes,1980. Enonciation : G. Balandier, anthropologue, spécialisé dans l’étude des sociétés primitives, notamment tribales, travaille sur le Sénégal et le Gabon. Pose la question de l’articulation entre le religieux et les figures de la politique. Son ouvrage ne porte pas sur l’Afrique mais sur la comparaison des sociétés de façon plus générale. Il rappelle que le pouvoir n’est pas un fait en soi maisun fait de communication. Aucun pouvoir n’est séparé de sa mise en scène -> théâtrocratie. De même pour les contre-pouvoirs. Cf. Shakespeare, As you like it (II,7) : “All the world’s a stage, and all the men and women merely players : they have their exits and their entrances” -> Tout pouvoir est une mise en scène. Balandier ouvre la réflexion dans le temps et dans l’espace. Il étudiera lesfêtes totalitaires, mises en scène du pouvoir en URSS ou Allemagne nazie. Il va aussi montrer ça dans l’espace. Ce sont des exemples datés des années 1970-80 : Garcia Marquez, L’automne du patriarche, montée littérature américaine. Le deuxième exemple qu’il prend est celui des dictateurs Africains : Bokassa et Idi Amin Dada, sanglants, incarnent période postcoloniale. Bokassa, proclamé empereuren 1977 en Centrafrique, reprise du modèle napoléonien dans la mise en scène, mime. Amin Ada (Cf film, le dernier roi d’Ecosse). Le texte est écrit dans une période où on s’intéresse beaucoup aux figures du pouvoir, avec les dictateurs d’Amérique du Sud et les dictateurs Africains.
Balandier montre bien que la représentation du pouvoir n’est pas séparable d’une représentation cosmologique oureligieuse du monde. Il est sensible à la question de l’affect et de l’imaginaire dans la représentation du pouvoir politique. Les sociétés du Moyen-âge sont très visuelles et sont le lieu d’une représentation permanente. La conclusion du texte dit qu’il ne s’agit pas de dénoncer la propagande du pouvoir, de dire que tout cela est manipulation : aucune société ne peut vivre de façon unitaire sans…