Faut il baisser les dépenses de protection sociale ?
Depuis 1945, les pays développés à économie de marché ont connus une croissance économique qui a conjuguée consommation marchande et accès généralisé aux services de protection sociale. Mais le ralentissement de la croissance économique qui intervient à partir des années soixante dix fait de la protection sociale le bouc émissaire de la crise économique. Depuis des années le problème dufinancement des dépenses de protection sociale revient de façon récurrente sur le devant de la scène. Nous sommes sans doute à la veille d’une réforme en la matière, une après bien d’autres, mais qui serait susceptible de bouleverser quelques caractéristiques de notre système.
La question est alors de savoir s’il faut baisser les dépenses de protection sociale ? Ainsi nous verrons que si dans lenouveau contexte, une baisse des dépenses apparaît nécessaire, elle n’est cependant pas obligatoire.
I- Une baisse nécessaire des dépenses de protection sociale…
A-les exigences du nouveau contexte économique.
Apres sa mise en place en 1945, le système de protection sociale connaît sur la période qui suit la seconde guerre mondiale une corrélation positive pour les PDEM entre la croissance dela protection sociale et la croissance économique : un niveau de protection sociale élevé s’accompagnait d’un niveau élevé de croissance économique.
Mais par la suite, les dépenses sont devenues contra cycliques c’est-à-dire qu’elles augmentaient lorsque la croissance économique ralentissait dans le but de pallier aux risques plus nombreux en période de récession.
La crise qui naît dans lesannées soixante dix se traduit par une accélération des dépenses sociales dans le PIB, ainsi en France, les dépenses de protection sociales représentaient 12% du PIB en 1949 ; 25% en1981 et 29,56% en 2005.Mais cette période voit aussi un ralentissement de la croissance économique puisque de 1970 a 1990 elle a été divisée par deux pour aujourd’hui atteindre les 2%
Le modèle français de protectionsocial est un modèle hybride, s’inspirant à la fois du modèle beveridgien et du modèle bismarckien. Il couvre de nombreux risques, chaque risque donnant lieu à une prestation sociale1. Celles- ci constituent une des formes de la redistribution des revenus et représentaient, en 2005, 29,56 % du produit intérieur brut et autour de 45 % du revenu des ménages.
Les trois-quarts de ces prestations sontversés par les organismes de Sécurité sociale ; Et sous l’effet de facteurs multiples (ex : amélioration des prestations, vieillissement de la population, croissance économique), les prestations sociales ont progressé sur l’ensemble de la période plus vite que la production nationale. Leur poids dans le PIB est ainsi passé de 25 % en 1981 à 29,56 % en 2005.La structure des prestations est resté,pour sa part, relativement stable sur ces vingt dernières années. Ainsi, les prestations « vieillesse » et « santé » prédominent toujours et représentent les 3/4 des prestations sociales. Quelques tendances peuvent être néanmoins observées :
La progression des prestations « vieillesse survie » (de 13 % du PIB en 2005), sous l’effet du vieillissement démographique, du développement des régimescomplémentaires et de la montée en puissance des systèmes de retraite. Cette hausse devrait s’accélérer avec l’arrivée à l’âge de la retraite des générations du baby boom ; De nombreuses reformes ont étaient envisagées pour pallier aux problèmes de financement des retraites, elles passent notamment aujourd’hui par la reforme des régimes spéciaux.
Une reprise à la hausse des prestations liées à la maladie (8,5% du PIB en 2005), alors que leur part dans le PIB tendait à se stabiliser depuis 1995. Les dépenses de médicaments et la montée en puissance de la couverture maladie universelle (CMU) contribuent à expliquer cette nouvelle augmentation ; Selon le ministère de la santé, en 2004, les dépenses pour la consommation de soins et les biens médicaux représentaient 144,8 milliards d’euros.
Une…