Faire son devoir sans etre heureux est-ce la toute la morale
1. devoir ne doit-il pas être accompli, quelles qu’en soient les conséquences ?
2. Être heureux, n’est-ce pas tout ce que recherche l’Homme ?
3. La morale est-elle première ? Sa valeur est-elle supérieure à celle du Bonheur ?
Résumé de l’exposé
Le devoir d’un médecin est de soulager son patient, l’aider à aller mieux. Que doit-il alors faire dans un cas d’euthanasie ? Son devoirserait de soulager son patient et donc de l’aider à abréger ses souffrances, i.e, à mourir. Or, l’euthanasie n’est-elle pas dite « immorale » ? La morale prime t-elle donc sur le devoir du médecin ? Celui-ci répondra en effet, s’il va jusqu’au bout de son acte, qu’il n’a fait que son devoir. Que cela l’attriste ou le réjouisse, le satisfasse, cela n’a aucune importance puisqu’il aura agi en accord avecson devoir, sa conscience. Pour lui peut-être même qu’aider cette personne à mourir relevait d’une obligation morale… Alors devoir et morale semblerait s’opposer, et pourtant…
Que dois-je faire ? Voilà une des questions existentielles que chaque Homme se pose selon Kant. Ici le médecin prend pour devoir celui de désobéir à la morale pour accomplir ce qu’il pense être son devoir, le Bien, apaiserson patient. Apparaît la notion de devoir moral et l’éthique déontologique de Kant : « Aie le courage de servir ton propre entendement ».
Un devoir est une chose qui s’impose à faire, une chose qui doit être faite, peu importe ce que cela implique. Le devoir veut juste accomplir sa tâche et trouve dans cet accomplissement un certain bien être, celui du devoir accompli. En ce sens, le devoir peutimpliquer un labeur, une peine, un travail parce qu’il demande un effort ; le devoir est d’ailleurs souvent synonyme de contrainte et son accomplissement évoque le repos, la fin, la plénitude. Le devoir est-il alors contraire au bonheur ? Le bonheur se pose comme un désir universel, une aspiration commune à tous. Etymologiquement, le bonheur est lié au « hasard », à la chance, en ce sens, lebonheur arrive lorsqu’on ne s’y attend pas, le bonheur, par opposition au plaisir et à la joie, est souvent défini comme un état durable de satisfaction. Peut-on avoir le devoir d’être heureux ? Le devoir de garder ce bonheur, de le maintenir ? Et si faire son devoir revient à exécuter une contrainte, faire son devoir, est-ce renoncer au bonheur ? En ce cas, le devoir est-il contraire à la morale ? Eneffet, si la morale pose les fondements d’une vie bonne et par le même coup d’une vie heureuse, alors faire son devoir sans être heureux est contraire à la morale. Mais la morale est ce qui régit la vie d’une personne ou d’un groupe, cependant, elle ne dit pas ce qui est mais ce qui doit être, de plus elle est souvent intériorisée. La morale s’énonce sous forme de maximes affirmatives,prescriptions morales, ou négatives, proscriptions morales. Alors, faire son devoir sans être heureux, est-ce là toute la morale ?
Nous verrons dans un premier temps que le devoir est ce qui doit être fait, quelles qu’en soient les conséquences, puis que le bonheur est pourtant le but suprême de chaque être, pour enfin s’apercevoir que pour le sujet moral, le bonheur n’est qu’illusoire.
[…] Et donc, àne jamais être heureux par la suite ? « Alors même que, par une particulière défaveur du sort ou par l’avare dotation d’une nature marâtre, cette volonté serait complètement dépourvue du pouvoir de faire aboutir ses desseins; alors même que dans son plus grand effort elle ne réussirait à rien; alors même qu’il ne resterait que la bonne volonté toute seule (je comprends par là, à vrai dire, nonpas quelque chose comme un simple vœu, mais l’appel à tous les moyens dont nous pouvons disposer), elle n’en brillerait pas moins, ainsi qu’un joyau, de son éclat à elle, comme quelque chose qui a en soi sa valeur tout entière. » (Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs). […]
[…] Peut-on alors dire que l’Homme ne fait pas son devoir dans de tels cas ? Dans le premier celui-ci a le…