Explication linéaire de « ma bohème » de a. rimbaud

décembre 7, 2018 Non Par admin

Arthur Rimbaud est né le 20 octobre 1854 à Charleville. C’était un excellent élève, qui fugua pourtant lorsqu’il avait 15 ans en direction de Paris, où il se fit arrèter. Un professeur avec qui il avait d’excellentes relations le ramena à Charleville puis il fugua à nouveau à Bruxelles puis à Douai où il recopia plusieurs de ses poèmes. Il arreta d’écrire à 20 ans. Ce jeune poète eut une liaisonavec Verlaine et voyagea beaucoup. Il mourut des suites d’une maladie le 10 Novembre 1891 à l’hôpital. Il a écrit ce poème quand il avait 15 ou 16 ans, surement lors d’une des ses fugues. Ce sonnet en alexandrins est plein de fantaisie et représente bien ses errances adolescentes, son envie de liberté et d’amour, ainsi que son rejet de la société.

Le titre ma bohème peut, après lecturedu poème, nous faire penser aux longs voyages d’errance que font les bohémiens, mais aussi à la vie insouciante et libre des artistes. Le fait que le poète utilise l’adjectif possessif « ma » exprime dès le début le fait que ce texte parle de lui, de sa vie, de ses sentiments. Rimbaud a également choisi de mettre un sous titre qui est « fantaisie ». Dans le contexte, le mot représente une erranceinsouciante et l’imagination du poète qui divague à plusieurs moments du poème (« ombres fantastiques »). Il symbolise aussi la liberté du sonnet, qui a un rythme particulier à cause des rejets (vers 6-7), des enjambements entre des strophes…,et la liberté de son vocabulaire parfois un peu familier « crevées », « patelot » et des rimes insolites « crevées/ rêvées », « trou/ frou-frou ».
Dès lespremiers mots, on voit que ce poème traite d’un voyage « je m’en allais » mais on ne sait pas où ni pourquoi. Il semble être une sorte de révolte, comme le montre le fait que l’auteur utilise le mot « poings », qui inspire la violence. L’adjectif suivant est familier : « crevées », ce qui confirme cette idée de rejet de la société, de révolte. Dans le vers suivant, il nous peint une image de luien vagabond, avec son « patelot » (qui est une sorte de manteau) qui est presque devenu une idée, c’est-à-dire qu’il est très usé. On retrouve cette idée du vagabond peu présentable lorsqu’il parle de ses poches « crevées ». Pourtant, on peut interpréter le mot « idéal »comme sa vision des choses, qui s’embellit avec le charme du vagabondage. Il est satisfait du peu qu’il possède, et est fier dese montrer démuni. En outre, les mots « j’allais sous le ciel », au vers suivant, refont référence à un voyage, un sentiment de liberté et d’espace : il n’a pas de toit ou de barrière qui l’empêchent de gouter pleinement à la grandeur de la nature. La « Muse » est la déesse qui inspire le poète, et il dit « j’étais ton féal » ( ton fidèle serviteur). Avec ce vers, on commence à comprendre le sensde son voyage : il est guidé par l’inspiration, la suit aveuglément. Son évocation « d’amours splendides » au vers 4, peut être interprété de diverses manières : tout d’abord, cela peut être une métaphore qui symbolise la relation du poète avec son inspiration, qu’il rêve de trouver (« j’ai rêvées ») et avec laquelle il souhaite être en harmonie. Mais cela peut aussi symboliser son besoin d’amourcar il est seul et n’a que la nature avec lui.
Dans la strophe suivante, Rimbaud accentue encore son image de vagabond en insistant sur la pauvreté de son habillement « mon unique culotte avait un large trou ». Une culotte est déjà un vêtement léger, auquel s’ajoute l’adjectif unique, puis la précision qu’elle comporte une béance considérable; il est pratiquement nu. Le poète se compare auPetit-Poucet qu’il qualifie de « rêveur ». Cette métaphore illustre bien l’image qui se dépeint de lui, car le petit poucet était pauvre, mais rêveur comme un poète. Ce personnage de contes semait des graines pour retrouver son chemin. L’auteur, lui, sème « des rimes », groupe de mots qu’il met en valeur par un rejet. Ceci est bien sur une autre métaphore, le poète s’aidant de ses écrits comme du…