Eugene labiche
Enfance et adolescence [modifier]
Eugène Marin Labiche est issu d’une famille bourgeoise aisée. Son père, tout d’abord épicier en gros, est devenu industriel en montant puis en exploitant une petite usine de fabrication de glucose à Rueil-Malmaison, dans la banlieue ouest de Paris.
Eugène fait des études de jeune homme de bonne famille : il suit les cours au lycée Condorcet, qui s’appelle alorsle collège Bourbon, et il obtient facilement son baccalauréat de lettres à 18 ans, en 1833. Il n’entame pas immédiatement des études supérieures. D’une part, le décès de sa mère cette année-là lui a procuré des revenus convenables, et d’autre part il est attiré par l’écriture littéraire. L’année suivante, en 1834, son père l’autorise à faire un voyage en Italie avec quelques camarades (l’und’entre eux, Alphonse Leveaux, sera l’ami de toute une vie et comptera aussi plus tard parmi ses collaborateurs en adoptant le pseudonyme d’Alphonse Jolly pour éviter l’association Labiche/Leveaux1).
Carrière théâtrale [modifier]
Au retour du voyage, qui a duré plus de six mois, il entame des études de droit, qu’il poursuit jusqu’à la licence, tout en faisant publier dans de petits magazines de courtesnouvelles. Il rencontre ainsi Auguste Lefranc et Marc-Michel, avec lesquels il fonde une association en vue de créer des pièces de théâtre. Ils prennent le pseudonyme collectif de Paul Dandré2.
À leur grande surprise, leurs pièces sont acceptées immédiatement et sans le moindre problème. Labiche confiera plus tard : « Je suis vraiment honteux de la simplicité de mon début. [….] Je n’ai eu qu’àtirer le cordon pour entrer. » Il est possible que la parenté d’Auguste Lefranc avec Eugène Scribe (ils étaient cousins) ait beaucoup aidé les choses, sans même que Labiche s’en soit rendu compte.
Considérant sans doute la comédie comme un genre inférieur comparé au drame, ils favorisent plutôt ce genre dans leurs premières productions. Mais le succès mitigé de ces spectacles, et sans douteaussi leur caractère gai et fantaisiste, les incitent à se tourner exclusivement vers la comédie et ses sous-types : vaudeville, farce, pochade, revues et leurs hybrides.
Débutant en 1837, la production de Labiche est tout d’abord modeste : deux ou trois pièces en moyenne par an, parfois aucune pour cause de voyages à l’étranger, en fait le rythme d’un jeune bourgeois dilettante aimant l’écriturethéâtrale mais n’en ayant pas véritablement besoin pour vivre. C’est durant cette période qu’il publiera son seul roman, La Clé des champs (1839). Mais, à partir de 1848, cette production s’accélère, puisqu’il fait jouer en moyenne près de dix pièces par an jusqu’en 1859, son plus grand succès sur la période étant Un chapeau de paille d’Italie en 1851.
Puis le rythme se ralentit progressivement, cequi peut s’expliquer par les évènements : Labiche se marie le 25 avril 1842 avec une riche héritière de 18 ans, Adèle Hubert ; il achète en 1853 le château de Launoy à Souvigny-en-Sologne, avec 900 hectares de terre qu’il exploite lui-même, a son seul enfant le 12 mars 1856 et enfin est élu maire de Souvigny en 1868. À cette occasion, il déclare modestement qu’il a gagné cette élection parce qu’ilétait le seul de la commune à posséder et à utiliser un mouchoir3.
C’est dans les années 1860 qu’il connaît son apogée avec une série de succès parmi lesquels Le Voyage de M. Perrichon (1860), La Poudre aux yeux (1861), La Station Champbaudet (1862) et La Cagnotte (1864) . Il est sollicité par Jacques Offenbach, alors directeur des Bouffes-Parisiens, pour écrire le livret d’une opérette, L’Omeletteà la Follembuche, mise en musique par un compositeur débutant : Léo Delibes. Il écrit aussi les livrets de plusieurs opéras-comiques : Le Voyage en Chine en 1865, Le Fils du brigadier en 1867 et Le Corricolo en 1868, tous trois créés à l’Opéra-Comique en collaboration avec Alfred Delacour.
En 1864, sa comédie Le Point de mire est présentée en première à la Cour à Compiègne avant d’être…