Etude du « pouvoir des fables » de jean de lafontaine.
La Fontaine, Fables, VIII, 4, « Le Pouvoir des Fables » extrait, de « Dans Athènes… » à la fin ;
Jean de La Fontaine est l’un des fabulistes les plus connus en France. Il vécu au XVIIème siècle (1621-1695) et connu un vif succès grâce à ses nombreux recueils de fables.
Le texte que nous allons étudier, « Le Pouvoir des Fables » est un texte particulier. Il se situe dans le 2nd volume desFables de La Fontaine, qui regroupe des textes plus théoriques que dans les autres volumes, dans lesquelles La Fontaine expose souvent sa vision de la fable et de ce que doit être le travail du fabuliste.
Jean de La Fontaine reprend ici une fable d’Esope, et approfondit sa réflexion. En effet, Esope critique la part d’enfance des hommes et la réfute alors qu’ au contraire, La Fontaine défendle besoin des hommes d’apprendre en s’amusant.
En quoi peut-on dire que ce texte constitue un art poétique (=texte qui définit et défend les caractéristiques d’un texte) à travers un triple éloge ?
Axes :
I. Un éloge de l’argumentation indirecte de la fable (en opposition à l’argumentation directe de l’éloquence)
II. Un éloge du pouvoir politique de la fable
III. Unéloge de la sagesse humaine
I. Un éloge de l’argumentation indirecte de la fable
Dès le début de la fable, dans l’extrait qui précède celui que nous étudions, le fabuliste crée une polémique avec d’un côté ceux qui critiquent la fable : « Peut-elle s’abaisser à des contes vulgaires ? » v.2, et de l’autre ceux qui la défendent. Le plaidoyer est aussi bien visible dans cette partie quedans la narration (= extrait étudié). La seconde partie de la fable, à laquelle nous allons nous intéresser est une mise en abîme qui constitue l’art poétique.
Les deux premiers vers permettent de situer l’action dans le temps, dans un lieu et à camper les personnages. « Athènes » est une synecdoque du peuple, le représente. Du v.1 à 17 presque que des alexandrins, seulement deux octosyllabes. Eneffet l’alexandrin exprime la majesté, l’explication.
« Un air tyrannique » v.3 et le discours aride de l’orateur a pour conséquence « on ne l’écoutait pas » v.6. On voit v.9 une énumération de verbes au passé simple « Il fit parler les morts, tonna, dit ce qu’il put » qui marquent la défaite qui continue au v.10 avec « personne ne s’émut » qui renvoie à « on ne l’écoutait pas » v.6. Cesverbes montrent bien l’échec de l’orateur, lui même souligné par la présence de l’imparfait avec « ne daignait » v.12, « tous regardaient » v.13 qui montrent combien le peuple est dénué de réaction, n’es pas captivé. La Fontaine montre bien ici l’inefficacité de l’éloquence.
A partir du v.15 « Il prit un autre tour », l’apparition du style direct réveille l’auditoire et rend vivant l’action. Onremarque ainsi que le début de la fable coïncide avec l’emploi du style direct. De la même manière, du v. 17 à la fin on constate une alternance alexandrin/octosyllabe, due à la rupture au v.16 avec l’entrée dans la fable et le discours direct qui mime l’oralité et donne un tour plus vif à la narration. Cette rupture montre ainsi la maîtrise de l’écriture du fabuliste et sa capacité à rendre lafable vivante. D’autre part, les v.16 et17 forment une seule et même phrase, ce qui montre la fluidité du discours. La réaction positive du peuple est notifiée par le groupe circonstanciel « à l’instant » v.20 qui marque la simultanéité de la réaction mais également par l’antéposition de « cria » v.21 et « réveillée » v.29.
II. Un éloge du pouvoir politique de la fable
Le but dufabuliste est de nous convaincre du pouvoir des fables et de sa capacité à ne pas seulement être légère.
Il y a une nette mise en abîme à partir du début du discours direct. L’orateur devient fabuliste, comme si La Fontaine lui-même se mettait en scène. A travers ce discours il traduit sa volonté d’interpréter le fonctionnement de l’apologue.
La Fontaine cherche à nous montrer que fable n’a…