Est-il vrai que l’ignorance de notre histoire nous condamne à la revivre ?

janvier 13, 2019 Non Par admin

L’IGNORANCE

L’ignorance est donc précisément cette forme de privation qui condamne l’accès au savoir : or, ce qu’il s’agit d’interroger ici, c’est le rapport qu’une telle définition de l’ignoranceentretient avec l’histoire –a fortiori avec la « nécessité » de connaître son histoire, son passé, c’est-à-dire encore d’où l’on vient et comment on est arrivé à tel état.
? Il fautprendre ici le terme d’histoire en en double sens : il s’agit avant tout de l’histoire comme discipline, c’est-à-dire comme ensemble des faits conservés du passé et qui forme l’histoire collective ;mais il s’agit aussi de l’histoire personnelle constitutive d’un sujet. En ce sens on peut se demander si un sujet qui ignore d’où il vient, et dans quelles circonstances il a grandi, peut seconnaître lui-même.
? Il s’agit donc, dans les deux cas, de savoir si la connaissance de l’histoire est constitutive de notre propre présent et future. C’est donc ici la question, au fond, du« devoir de mémoire » que l’on interroge : car si l’ignorance de notre histoire nous condamne effectivement à la revivre (comme un éternel retour), alors il est un devoir pour l’homme (en tantqu’homme et en tant qu’individu) non seulement de connaître son passé mais encore de le conserver.
? C’est donc aussi, en creux, les rapports entre mémoire et histoire qui sont ici à laquestion. Puisque la connaissance du passé suppose nécessairement cette intervention de la mémoire.
? Car, en effet, que l’on songe aux mille détails de notre existence qui meurent avecl’instant que nous venons de vivre : on verra que l’oubli dévore souvent la plus grande partie de notre passé. Seule la mémoire peut lutter contre cette disparition perpétuelle, mais elle est aussilimitée.
Problématique En quel sens et dans quelle mesure peut-on affirmer que l’ignorance de notre histoire – tant personnelle que collective – nous condamne à la revivre éternellement ? Est-ce…