Enseignement du fait religieux en enseignement privé
A propos de la culture religieuse, quelques réflexions pour un essai de clarification.
L’analyse et la réflexion ici proposées veulent être une contribution de clarification dans le chantier très complexe de la « culture religieuse ».
1) La culture religieuse : une réalité complexe
La pratique des établissements de l’Enseignement Catholique révèle des conceptions différentes de la « Culturereligieuse ». Ces différences peuvent être repérées à différents niveaux :
– Quant aux objectifs et au contenu :
Pour certains, il s’agit du prolongement d’un enseignement de type catéchétique mettant en relation « culture et foi ». Pour d’autres, il s’agit de fournir une information sur les religions. Pour d’autres encore, ceci correspond à la mise en place de groupes de réflexion éthique.Pour d’autres enfin, il s’agit, à l’intérieur des disciplines, de développer la dimension religieuse de la culture …
– Quant aux prescripteurs ou initiateurs :
Qui a la responsabilité de la culture religieuse ? De quelle instance institutionnelle relève-t-elle ?
Il n’est pas indifférent de le préciser, car les initiatives de « culture religieuse » n’ont pas la même signification – pour lesélèves aussi bien que pour les enseignants – selon qu’elles sont prises par un enseignant à l’intérieur de sa discipline, en relation avec le programme, ou par l’animateur en pastorale en relation avec les activités de catéchèse ou d’aumônerie.
– Quant aux conditions de réalisation :
S’il s’agit d’une initiative de la « Pastorale », les activités de culture religieuse ont lieu habituellement dans untemps situé « hors emploi du temps des classes » et les intervenants sont le plus souvent « bénévoles » : animateurs – catéchistes, parents ou certains enseignants.
S’il s’agit d’une initiative de la Direction des études ou d’un enseignant dans sa discipline, les activités de culture religieuse ont lieu dans « l’emploi du temps des classes » et les intervenants sont les enseignants dans leur tempsde service (et selon le « tableau de service »). Ces activités peuvent être strictement disciplinaires ou interdisciplinaires.
2) Nécessité d’une clarification
Un travail de clarification semble nécessaire. Pour la sérénité des esprits tout d’abord, ceux des élèves comme ceux des enseignants, car les interprétations peuvent aller se multipliant lorsque le « religieux » est en cause. Mais aussipour favoriser une mobilisation professionnelle lucide, grâce à la précision des objectifs, à la définition des compétences et au repérage des responsabilités institutionnelles.
Ce travail de clarification suppose quelques distinctions fondamentales :
– Quant aux objectifs et aux contenus :
Vu du côté de la Pastorale, l’objectif est nécessairement confessionnel dans la mesure où ce qui est viséc’est bien la « confession » de la foi, la mise en œuvre de la vie chrétienne par l’exercice de la foi, de l’espérance et de la charité. Le travail de « culture religieuse » consiste ici à développer la dimension culturelle de la foi. Il s’agit d’ouvrir ou d’aiguiser le regard du croyant chrétien sur le monde. Ainsi dans une visite de cathédrale ou dans la lecture d’un tableau de Rembrandtcherchera-t-on à découvrir des expressions de la foi susceptibles de nourrir ou d’interpeller notre recherche de foi aujourd’hui. Dans la rencontre des autres religions, il s’agira d’éduquer le regard chrétien sur les autres cultures et les autres croyances : comment un croyant chrétien peut-il se situer dans le dialogue avec les autres religions.
Vu du côté de l’enseignement des disciplines, l’objectifest culturel. Il s’agit d’ouvrir les élèves sur les productions humaines qui expriment les différents regards que l’homme porte sur le monde et les différentes manières dont il engage son existence, à travers les événements de l’histoire, les œuvres littéraires ou philosophiques, les langues et civilisations. L’objectif est l’intelligibilité de ces productions.
Le travail de « culture…