Economie – délocalisation
Delocalisation
Analyse des motifs de délocalisation
Si autrefois, seules les entreprises en difficulté délocalisaient, c’est aujourd’hui aux entreprises rentables de faire de même. L’origine du phénomène est toujours la même :la recherche de la compétitivité. La pression qui s’exerce sur les entreprises s’est accrue des dernières années : non seulement les exigences de la compétitivité,mais également l’impératif d’innovation obligent les firmes à tirer profit des marchés en expansion, mais aussi à diversifier leur offre.
Le président de la République s’est récemment inquiété des pressions sur l’emploi ainsi que de la désindustrialisation de la France qu’impliquent les délocalisations. Deux pressions majeures s’exercent sur l’emploi, son ampleur et sa répartition : la course àla baisse des prix et les changements techniques qui débouchent sur la création de nouveaux produits mais aussi sur des modifications considérables des modes de production.
1 Au niveau international
1 Des progrès technologiques dans les domaines de communications et des transports
Les progrès technologiques dans les domaines des communications et des transports ont créé des conditionsfavorables sans précédent à la mobilité des biens, des personnes, des idées et des capitaux. Ces changements technologiques ont renforcé l’intégration économique.
2 Arrivée des pays émergents
L’arrivée des pays émergents dans l’aire industrielle a radicalement modifié la donne économique : leurs charges sociales, au démarrage, sont réduites, le temps de travail plus élevé, les demandeursd’emploi sont nombreux, donc les salaires à l’embauche faibles.
Là, où comme en Asie, notamment en Chine et en Inde, la formation existe, on trouve des entreprises capables de proposer des produits similaires à ceux des contrées occidentales, à des prix largement inférieurs.
Par ailleurs, certains pays ont mis en place une politique de dévaluation de leur monnaie qui les fait bénéficier d’unecompétitivité forte et soutenue par des gains de productivité importants, notamment en Asie.
2 Sur le territoire
1 La mauvaise situation du secteur technologique européen
L’exceptionnelle croissance et dynamisme des pays émergents est à rapprocher des difficultés dont souffre le secteur technologie européen et français.
Ce secteur, fortement endetté, souffre de la remontée de l’Euro etenregistre un recul de ces commandes, ce qui le conduit à réduire à la fois les budgets de recherche, les investissements et l’emploi.
Les investissements industriels et de recherches sont en net repli sur les deux dernières années, alors que les entreprises présentent déjà un handicap certain en matière de recherche par rapport aux Etats-Unis.
2 La pression sur les prix
Face à la pressiond’être toujours moins cher, les entreprises doivent peser sur les prix de production qui résultent de nombreux facteurs : les salaires et les charges, la fiscalité, le coût des services et des transports, le temps de travail et son intensité.
Aujourd’hui, pour rester compétitive, les entreprises se doivent d’enregistrer des réductions de coût de production de l’ordre de 2 à 3 % par an, sous peine devoir au bout de 5 ans leurs coûts de production dépassé de 25 % ceux des entreprises concurrentes plus compétitives.
Lorsque les marges de réduction de coûts internes ont été atteintes, seul reste alors le recours à la sous-traitance et à la délocalisation.
3 Pression des actionnaires
Conséquence du maintien du système de financement des retraites par répartition et des politiquesd’encadrement du crédit, les groupes français sont sous-capitalisés et les actionnaires manquent de ressources.
Les groupes français sont parmi les plus contrôlés par les capitaux étrangers (39% du capital des entreprises côtés et 23 % de celles non côtées). Les actionnaires extérieures étant plus avides des résultats rapides que les actionnaires locaux, les entreprises françaises sont très…