Dissertation sur montaigne

septembre 14, 2018 Non Par admin

« Chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage » mais « le barbare c’est d’abord l’homme qui croit à la barbarie »

Chaque société est différente. Aucune n’est parfaite, aucune n’est mauvaise, mais chacune est différente; chacune a sa manière de fonctionner, de pénaliser, etc. Et cette différence peut être vue comme de la barbarie d’une société à une autre.
A ce sujet, Montaigne,écrivain du XVIèm siècles, affirmait dans l’un de ses Essais :« Chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage », suivit d’une remarque de Lévi Strauss, écrivain du XXèm siècle: « Le barbare c’est d’abord l’homme qui croit à la barbarie ». Tous deux défendent la cause que les différences des sociétés (ou individuelles) ne devraient pas être vues comme de la barbarie.
Les questions que nousallons donc nous poser sont : Qu’est-ce que vraiment la barbarie ? Chacun appelle-t-il simplement barbarie ce qui ne lui ressemble pas ? Plutôt que de parler de barbarie, devrions-nous pas plutôt juste parler de différences ?
Nous allons tenter de répondre à ces 3 questions en nous appuyant sur les arguments et exemples des textes des 2 auteurs, et aussi essayer de faire un lien avec l’époqueactuelle où le mot « barbare » est encore très présent.

Au premier sens, le mot « barbare » signifie « ce qui est étranger », puis par extension « ce qui n’est pas civilisé » et « ce qui est cruel, inhumain ». Prenons ces termes un à un: « ce qui est étranger ». Cela signifierait que tout ce qui n’est pas pareil à nous, tous ceux qui n’ont pas la même manière de penser et de vivre que nous sont desbarbares. C’est totalement absurde, mais c’est malheureusement souvent ce que l’on pense. Prenons un exemple tiré d’un texte de Montaigne appelé « Les Cannibales » : dans celui-ci, Montaigne nous parle de la découverte de l’Amérique et de la façon dont étaient vu les Indiens, si différents de nous: parce qu’ils vivaient sous des tipis plutôt qu’entre quatre murs, parce qu’ils s’habillaient d’unesimple peau de bête autours de la taille plutôt qu’avec de vrais vêtements, parce qu’ils chassaient avec un bout de bois taillé alors que nous découvrions les armes, ils se sont fait traiter de barbares, de sauvages (dans le sens négatif du terme). Mais alors eux et leur manière de vivre si proche de la nature, qu’ont-ils bien pu penser de notre système judiciaire et pénitentiaire ? De notre façond’isoler complètement un individu de la société, temporairement ou à vie, pour une faute commise ? N’étions nous pas aussi des barbares à leurs yeux ? Si, de toute évidences si. Mais au fond, à la base, aucun de nous ne l‘était vraiment, nous étions juste totalement différents. Mais nous le sommes devenus à partir du moment où nous les avons traiter de tel.
Nous les avons aussi traité de peuplenon-civilisé, mais qu’Est-ce qu‘être civilisé ? Dans le dictionnaire, sous « civilisation » nous pouvons lire: « Ensemble de caractères propres à la vie intellectuelle, artistique, morale et matérielle d’une société » Ce qui signifie qu’être civilisé c’est avoir et respecter des règles de vie PROPRES à la société dans laquelle nous vivons. Si nous suivions cette définition, alors aucun peuple neserait pas civilisé, et donc aucun ne serait barbare, mais juste différent. Mais c’est bien là le problème, la différence n’est pas accepté et vu comme de la barbarie, encore à notre époque. Comme Montaigne le dit, « chaque société se croit parfaite, … », donc aucune ne se remet en question, alors que c’est ce qu’elle devrait des fois faire plutôt que de critiquer celle d’à côté et de la définircomme barbare. Prenons un exemple issu directement de notre époque actuelle, l‘Amérique: que penser de leur peine de mort ? N’est-ce pas la pire façon de finir sa vie ? C’est cruel, inhumain, donc barbare si nous nous référons à sa définition. Pourtant cette société se croit parfaite et exemplaire. Elle ne se remet pas en question, comme elle le devrait et comme tout le monde devrait le faire….