Dissert

janvier 12, 2019 Non Par admin

Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits »

LES NOURRITURES TERRESTRES

André Gide

(1897)

Table des matières PRÉFACE DE L’ÉDITION DE 1927 …………………………………..4 LIVRE PREMIER…………………………………………………………….8
I ………………………………………………………………………………………..9 II…………………………………………………………………………………….. 14 III …………………………………………………………………………………… 17

LIVRE DEUXIÈME ……………………………………………………….24 LIVRE TROISIÈME……………………………………………………….35 LIVRE QUATRIÈME……………………………………………………..46
I ………………………………………………………………………………………47 II ……………………………………………………………………………………..56 III ……………………………………………………………………………………57IV…………………………………………………………………………………….68

LIVRE CINQUIÈME………………………………………………………74
I ………………………………………………………………………………………75 II …………………………………………………………………………………….. 77 III……………………………………………………………………………………83

LIVRE SIXIÈME………………………………………………………….. 90 LIVRE SEPTIEME ……………………………………………………….108 LIVRE HUITIEME ……………………………………………………… 125 HYMNE………………………………………………………………………134 ENVOI……………………………………………………………………….. 136 À propos de cette édition électronique…………………………… 137

Voici les fruits dont nous nous sommes nourris sur la terre. Le Coran, II, 23

–3–

PRÉFACE DE L’ÉDITION DE 1927
Juillet 1926. Ce manuel d’évasion, de délivrance, il est d’usage qu’on m’y enferme. Je profite de laréimpression que voici pour présenter à de nouveaux lecteurs quelques réflexions, qui permettront de réduire son importance, en le situant et en le motivant d’une manière plus précise. 1° Les Nourritures terrestres sont le livre, sinon d’un malade, du moins d’un convalescent, d’un guéri – de quelqu’un qui a été malade. Il y a, dans son lyrisme même, l’excès de celui qui embrasse la vie comme quelquechose qu’il a failli perdre ; 2° J’écrivais ce livre à un moment où la littérature sentait furieusement le factice et le renfermé ; où il me paraissait urgent de la faire à nouveau toucher terre et poser simplement sur le sol un pied nu. À quel point ce livre heurtait le goût du jour, c’est ce que laissa voir son insuccès total. Aucun critique n’en parla. En dix ans, il s’en vendit tout juste cinqcents exemplaires ; 3° J’écrivais ce livre au moment où, par le mariage, je venais de fixer ma vie ; où j’aliénais volontairement une liberté que mon livre, œuvre d’art, revendiquait aussitôt d’autant plus. Et j’étais en l’écrivant, il va sans dire, parfaitement sincère ; mais sincère également dans le démenti de mon cœur ;

–4–

4° J’ajoute que je prétendais ne pas m’arrêter à ce livre. L’étatflottant et disponible que je peignais, j’en fixais les traits comme un romancier fixe ceux d’un héros qui lui ressemble, mais qu’il invente ; et même il me paraît aujourd’hui que ces traits, je ne les fixais pas sans les détacher de moi, pour ainsi dire, ou, si l’on préfère, sans me détacher d’eux. 5° L’on me juge d’ordinaire d’après ce livre de jeunesse, comme si l’éthique des Nourritures…