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DISCOURS DE NICOLAS SARKOZY – Présidentielle de 2012
Chers compatriotes, le temps si particulier de l’élection présidentielle est arrivé. C’est un moment privilégié pour les Français, qui attendent un débat riche sur le futur de leur pays, mais aussi des solutions réalistes et justes en fonction de la politique menée durant les cinq dernières années. Ces cinq années auront été déterminantes,je pense avoir réveillé un pays endormi, de plus en plus marginalisé sur la scène internationale, où les questions intérieures les plus épineuses étaient sans cesse repoussées. Si je suis là devant vous, ce n’est pas par pur désir de pouvoir : j’ai exercé la fonction que je brigue, j’en connais la difficulté et le poids de la responsabilité qui m’incombe. Non, si je brigue un deuxième mandat,c’est par conviction que l’action de la majorité a été salutaire pour le pays, mais qu’elle ne peut pas s’arrêter là, en laissant un goût d’inachevé. C’est que le travail de réforme n’est pas fini, et qu’il a été mis à mal par la crise économique la plus dure depuis 1929 que nous avons traversé il y a quatre ans. Même si nous avons mieux résisté que nos voisins à la crise, mon sentiment est que laFrance a plus que jamais besoin de cohérence pour être crédible aux yeux des partenaires économiques et politiques européens et mondiaux, car la mondialisation est un fait et nos économies sont toutes imbriquées. Cette cohérence est donc d’abord économique, j’entends par là une politique d’investissement à long terme qui ne doit pas être entravée par des changements incessants d’orientationpolitique, de querelles idéologiques stériles ou de polémiques court-termistes, mais aussi une cohérence sociale, c’est-à-dire la préservation de ce qui fait la particularité de notre pays, un modèle social unique au monde. Préserver ce modèle n’est pas facile, puisqu’il nécessite des réformes, et que ces réformes « bousculent » pour préserver tout ce qui est avantageux. Les vraies réformes, les grandesréformes, sont forcément douloureuses, sinon elles auraient été faites. Elle ont été faites avec la conviction que la France ne peut pas refuser la réforme si elle veut assurer la pérennité de son système de retraite, d’assurance santé, de gratuité des soins…Notre pays est le seul à accorder un haut prix à la vie, parce que nous pensons qu’il n’est pas digne de ne pas traiter les problèmes dedépendance des personnes agées, de considérer le cancer ou la maladie d’Alzheimer comme une fatalité : ne pas réformer, c’est être à la merci de la loi du marché qui elle est sans merci si on ne la régule pas, et qui peut mettre à mal ce système . Durant ces cinq ans, j’ai gouverné en me disant « le Monde nous regarde, il faut être cohérent. » être cohérent, c’est protéger son peuple, c’est fairedes choix qui sont parfois en rupture avec la facilité et les idées démagogiques défendues par mes détracteurs, qui ont passé les cinq années à aboyer à la moindre polémique plutôt qu’à réfléchir sur un projet.
Pendant ce temps, nous avons su agir, mais aussi anticiper. Le rôle de l’Etat n’est pas seulement de protéger les Français des risques d’insécurité, et de déclassement social. Nous avonschoisi d’investir, avec le grand emprunt, qui représente une somme colossale de 35 milliards d’euros, dans la recherche et l’éducation en priorité. Mais l’investissement ne suffit pas. Le chantier reste immense. L’éducation représente le premier poste de dépenses de l’Etat, et certains me disent : rajoutez du personnel, le niveau des élèves s’améliorera ! Il est inadmissible que des élèves deCM2 ne maitrisant pas la langue française soient acceptés au collège « parce qu’on n’a pas le choix ». D’abord, il faut revaloriser le travail manuel en France. Avec François Fillon, nous avons récemment lancé un plan pour augmenter le nombre d’apprentis dans les entreprises, regardez notre voisin l’Allemagne où 50% des étudiants ont suivi un parcours d’apprenti. Nous avons réformé les lycées…