Descartes, bergson
> L’étude d’une œuvre
philosophique et l’explication orale d’un extrait de celle-ci
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étude d’une œuvre philosophique et l’explication orale d’un extrait de celle-ci
Les instructions of?cielles qui commandent l’enseignement de la philosophie dans les classes terminales des lycées prévoient que, parallèlement et si possible en liaison avec l’étude des notions deleur programme, les élèves doivent lire et se familiariser avec (une ou plusieurs) œuvre(s) philosophique(s). Deux œuvres doivent ainsi être expliquées dans la classe terminale L et une seule œuvre dans les classes terminales ES et S. Ces œuvres seront cette année : 1 – Les deux premières Méditations métaphysiques de Descartes, éd. bilingue latin-français G.F. n° 328 ou éd. P.U.F., collectionquadrige n° 81. 2 – Le Livre I du Contrat social de Rousseau, G.F. n° 1058. 3 – La conférence sur « La Conscience et la Vie », (1911) de Bergson, dans L’Énergie spirituelle. L’étude de ces œuvres répond à trois objectifs spéci?ques qu’il n’est pas inutile de vous rappeler et qui sont ?nalement sanctionnés, d’une manière ou d’une autre, à l’écrit comme à l’oral du baccalauréat. Elle constitue parconséquent un élément essentiel de l’enseignement philosophique lui-même et de la formation de l’esprit qu’on doit en attendre. Elle suppose aussi, réciproquement, et exige même impérativement que vous lisiez effectivement ces ouvrages et que vous vous efforciez de les comprendre en y consacrant le temps nécessaire.
Il s’agit d’abord – et c’est là l’objectif principal de cette étude – de vous mettretrès concrètement, c’est-à-dire autrement que par l’intermédiaire d’un simple résumé de doctrine, toujours très approximatif, en contact direct avec une œuvre écrite par un grand philosophe et le cheminement original de sa pensée. La philosophie en effet, telle qu’elle fut inventée dans l’Antiquité grecque et telle qu’elle n’a cessé ensuite de se déployer en Occident depuis plus de vingt siècles, setrouve essentiellement, même si quelques paresseux prétendent parfois le contraire, dans les œuvres des philosophes euxmêmes comme la musique ou la peinture dans celles des musiciens et des peintres. Il n’y a pas lieu à cet égard de se demander où elle est ni de s’interroger sur la possibilité de son existence. Les œuvres écrites de Platon, de Descartes, de Rousseau, de Kant ou de Hegel ont déjàrépondu pour nous à ces deux questions. Comme le dit fort justement Paul Ricœur : « initier les jeunes gens à la philosophie, c’est les faire entrer dans une enceinte où le langage est déjà constitué, où Platon a déjà eu lieu, et Descartes et Kant. Philosopher, c’est donc s’insérer à un moment donné du discours philosophique, d’un discours dont les signi?cations majeures sont déjà constituées. »Bref, il existe une histoire de la philosophie, comme il existe parallèlement et complémentairement une histoire littéraire, une histoire de l’art ou des théories économiques et pour connaître celle-ci autrement que par ouï-dire, c’est-à-dire par la plus confuse et la moins exacte des connaissances, il n’y a pas d’autre moyen que la lecture des œuvres qui l’ont faite. Si l’on veut même savoir cequ’est et a été la philosophie, ce sont ces œuvres qu’il faut interroger a?n de pouvoir s’y référer comme à autant d’exemples pertinents. C’est la première raison d’être des explications qui suivent et qui vous permettront, nous l’espérons, au moins une fois dans votre vie, de vaincre les dif?cultés propres à la technicité de l’écriture d’Aristote et de Locke, et de bien comprendre par là la forme et lefond de leur pensée, lesquels sont d’ailleurs inséparables.
D’autre part, comme nous vous l’avons indiqué dès le début du Tome 1 en présentant les notions de votre programme, les œuvres vives de la philosophie ne sont ni des œuvres d’art ni des moyens
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techniques au service de ?ns qui leur seraient extérieures. Elles portent au contraire expressément sur un…