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Introduction.
Si l’on qualifie le XVIIème siècle « siècle de Louis XIV », ou « Grand Siècle », c’est parce que l’on garde de cette époque l’image d’un monarque absolu, mais aussi d’un Etat tout puissant. Pourtant, sous ce souverain, au règne le plus long de l’histoire de France, le royaume a subi diverses crises d’importante gravité : épidémies, guerres, conflit religieux. Ces crises ontbouleversé les comportements démographiques des français. Ainsi, la population française, qui comptait 23 millions d’habitants (même si l’on admet plus volontiers une vingtaine de millions d’habitants) en 1670, a chuté à 19 millions dans les années 1700, d’après les données des historiens.
Quelle était la situation démographique française ? Quels évènements ont influencé la démographie de lapopulation française sous Louis XIV ? De quels moyens disposaient les français pour combattre la mortalité ? Le bilan démographique n’est-il pas cependant à nuancer ?
La situation démographique française.
Avec une population qui compte entre 21 et 22 millions d’habitants, la France est le royaume le plus peuplé d’Europe, et représente environ 18,5% de sa population. Elle se trouve loindevant l’Angleterre avec seulement 5 millions d’habitants, et les Provinces Unies (actuelle Hollande), avec 1,9 millions, en 1700. Les historiens distinguent deux périodes de croissance, l’une entre 1600 et 1669, et l’autre qui débute en 1670.
La première est qualifiée de croissance « modérée ». De 20,9 millions en 1605, la population passe à 22 millions au milieu du XVIIème siècle, pourculminer à 22,5 millions en 1670. La population est essentiellement rurale, à raison d’environ 80% de la population. Ceci étant, l’urbanisation progresse visiblement, passant de 16 à 19% entre le début et le milieu du siècle. Ainsi, les villes prennent progressivement de l’ampleur, et le schéma actuel se dessine à cette époque : Paris se développe, ainsi que Lyon, Rouen, Nantes, et Marseille. Pourautant, cette progression n’est pas uniforme : la progression occidentale est forte, contrastant avec les régions nordiques, qui subissent les conséquences de la Guerre de Trente Ans, plus faible au centre, dans le Midi méditerranéen, et l’Aquitaine, et enfin tardive dans le bassin Parisien. S’il y a effectivement une croissance, elle n’est pas exempte de crises, comme celle de 1648 à 1652, uneforte mortalité entre 1661 et 1662, ou encore l’épidémie de peste de 1666 à 1670.
La population continue à augmenter, mais de façon moins ostensible, passant de 22 millions en 1680 à 22,3 en 1690, et décroit à partir de 1700 (21,5 millions d’habitants). D’après les relevés de registres paroissiaux, mieux tenus à cette période, il y a moins de baptême à partir de 1670, une brusque chute en 1694,et une forte reprise en 1695. Une crise importante secoue la population française entre 1693 et 1694, décimant 1,6 millions d’habitants. Ceci étant, la croissance reprend par la suite. Cette croissance est de nouveau spécifique au niveau régional. Une stagnation dans la région comprise entre la Seine et la Loire, une progression dans le Nord et l’Est, contrairement au Sud-Est et Sud-Ouest. Lacroissance des villes ralentit, par rapport à la croissance des campagnes, remarquée grâce à la régression des baptêmes.
{text:soft-page-break} La population se concentre inégalement dans les régions. On peut distinguer trois Frances différentes : La France des limons, la France des coteaux, et la France des bocages.
La France des bocages s’étend de la Bretagne à la Flandres. La densité ruraley est élevée, et on y pratique des activités qui complètent l’exploitation agricole, qui n’est pas favorisée par ce territoire : ainsi, les régions côtières sont mises à profit pour la pêche, et l’artisanat y est productif : notamment en Bretagne, avec la fabrication de toiles utiles à la navigation, ou dans les autres régions, des poteries. Le peuplement y est serré : une approximation de 50…