Dans quelle mesure le travail est il utile et meme indispensable pour lui meme et pour la société ?
Ce rôle existe et peut se résumer en quatre points. En premier lieu, les écrivains tiennent lieu de mémoire collective. Ils constituent cette bibliothèque de la culture qui conserve le patrimoinecommun. Le second point, c’est que l’écrivain assume des fonctions de vigile. Pour éviter les écarts et les abus, il observe la société et indique dans quel sens il faut améliorer telle ou tellechose. Troisième point : l’écrivain est le miroir de la société. C’est par lui que celle-ci se regarde. C’est là un thème qui me tient à cœur, du reste. Enfin, l’écrivain est un voyeur d’avenir : ilperçoit toujours le sens dans lequel la société va évoluer.
L’écrivain est un miroir social, en ce sens qu’il doit montrer les vrais problèmes de la société et amener les gens à prendre leursresponsabilités pour résoudre ces problèmes, il peut toujours en proposer, mais il n’est pas certain qu’il trouve tout seul la solution.
Les écrivains doivent dire et toujours dire. Dire dans unlangage qui est différent du discours officiel. Celui-ci est courant et connu, il faut au besoin prendre son contre-pied. Car, l’écrivain doit se percevoir en sa qualité de vigile comme une sorted’alerte constante des consciences ; alerte au sujet de tout ce qui doit tiquer et que les gens ne remarquent pas. Sur ce point bien précis, je dirai simplement que les écrivains ce sont les yeux, lesoreilles et la bouche de la société. Ils analysent les situations et proposent des solutions.
Si telle est la mission universelle de l’écrivain en général, l’écrivain africain – et partant congolaisen particulier – a une mission spécifique, au regard des problèmes auxquels est confronté le continent africain, à savoir, l’esclavagisme, la colonisation, la décolonisation, la néo-colonisation,les dictatures, le démarrage difficile de la démocratie, etc. L’Afrique, dans sa globalité, est la même : les problèmes -dans leur majorité – sont les mêmes et les réalités aussi sont les…