Dans quel contexte culturel des années 60 70 s’est créé le centre beaubourg (pompidou)
Sujet : Dans quel contexte culturel des années
60-70 s’est créé le Centre Pompidou ?
Le programme extraordinairement ambitieux de créer un centre de culture pluridisciplinaire, fut né de la volonté d’un seul homme : Georges Pompidou, occupant alors la place de président français durant le début des années 70-80, mais déjà homme d’état auparavant promu au poste de premier ministre. Ildésirait plus que tout créer ce centre, et son idée va révolutionner la perception des musées français à cette époque, car nous verrons dans une première partie qu’ils étaient en effet peu attirants. On peut ainsi affirmer que les années 60 sont aussi signe d’une renaissance artistique, et celle-ci va fortement influencer le président sur l’intérêt qu’il porte à l’art, sa vision non conservatrice va doncimaginer le pari d’un centre culturel révolutionnaire.
Le Centre du plateau Beaubourg est annoncé dès décembre 1969 par Pompidou, alors qu’il venait à peine d’accéder à la place de président français six mois plus tôt. Le projet est presque pharaonique et mal reçu par les français. En effet, il convient de rappeler dans quel contexte général se trouvaient les musées à la fin des années60. Marqués d’une sorte de tare du passé, ils avaient un peu de mal à rester attirants et ne semblaient plus répondre aux attentes du public. Les musées d’art moderne et contemporain étaient alors peu nombreux/ le musée d’art moderne et contemporain du palais de Tokyo faisait alors figure d’exception. Autre caractéristique de l’époque : un certain nombre d’artiste estimaient que les musées avaientfait leur temps et que l’art devait désormais se montrer ou se faire dans la rue. Le centre Pompidou constituait donc un pari risqué.
Pour comprendre ce pari fou, il nous faudrait d’abord comprendre quelle relation Pompidou entretenait-il avec l’art. L’exemple le plus caractéristique de son attirance pour l’art contemporain est bien évidemment ses appartements à l’Elysée. Le nouveauPrésident fit d’abord restaurer, moderniser et meubler l’ensemble du palais, de façon utile et en parfaite harmonie avec l’ancienneté du lieu. Mais il n’aimait guère l’Élysée : « Le roi vivait à Versailles ou au Trianon dans un cadre solennel et y était en représentation. Cela appartient à un monde révolu. Je ne suis pas fait, moi, pour vivre dans un palais. Je ne suis tout à fait à mon aise que chezmoi, dans un cadre que j’ai choisi. » Aussi son épouse et lui décidèrent-ils de ne pas vivre en permanence à l’Élysée, préférant résider aussi souvent que possible à leur domicile du quai de Béthune, sur l’île Saint-Louis, et s’évadant chaque fin de semaine vers Orvilliers ou, pour les vacances, vers Cajarc. Ils tentèrent cependant de faire entrer à l’Élysée un peu, d’abord, puis beaucoup de leurapparat si personnel et de leurs goûts si contemporains. Dans un premier temps, les appartements privés, au premier étage de l’aile latérale, furent décorés et meublés dans un savant mélange de styles allant de Louis XV à Giacometti. Mais la vraie révolution allait être décidée en 1970 : les quatre pièces du rez-de-chaussée de l’aile latérale, à vocation « semi-officielle », firent l’objet d’unecomplète transformation. On a prétendu que Georges Pompidou voulait ainsi et à son tour laisser sa marque dans ce vieil hôtel d’Évreux, tout en se faisant le premier ambassadeur de l’art français moderne en lui donnant une vitrine offerte à l’admiration de ses hôtes étrangers. En fait de pièces à vivre, elles apparaissaient plus comme des laboratoires d’art contemporain des années soixante-dix. Mêmes’il est incontestable que les œuvres implantées ici par ces artistes (tel Agam qui refis l’aménagement s de l’antichambre des appartements privées) étaient les témoins saisissants d’une époque et d’une recherche artistique du meilleur niveau, elles posaient la grande question de l’opportunité ou de l’incongruité d’un élément d’art contemporain greffé au cœur d’un cadre plus ancien, question…