Cycles non synchronises et pragmatisme actuel des politiques economiques

septembre 28, 2018 Non Par admin

A. CYCLES NON SYNCHRONISES ET PRAGMATISME ACTUEL DES POLITIQUES ECONOMIQUES :
1. Le découplage conjoncturel des PDEM : mythe ou réalité ?
Le découplage indiquerait que les PD ne suivent pas la même conjoncture. Les pays émergents pourraient rester à l’écart de la crise. Depuis les années 1980 et 1990, on constate pour les PD un certain découplage conjoncturel.

a) Cycle, croissance à longterme et politique économique :
On parle souvent des cycles d’affaires de JUGLAR d’une durée moyenne entre 6-7 ans et 9-10 ans.
Les cycles courts ont été mis en avant par KITCHIN, et dure entre 2 et 3 ans. On a connu dans les années 1980 une reprise économique, en particulier dans la seconde moitié des années 1980. REAGAN a accepté un très gros déficit budgétaire, ce qui a permis une repriseéconomique assez rapide. On peut presque dire que cette politique aurait pu être menée par les keynésiens.
Au début des années 1980 est engagée une politique monétaire très rigoureuse, et une politique budgétaire laxiste : c’est un exemple de policy mix. Cela entraîne la croissance d’autres régions du monde par les exportations. Certains pays sont contraints par leurs déséquilibres. La reprise enEuripe se fait plutôt dans la seconde moitié des années 1980. La décennie 1990 est semblable : elle commence par les conséquences néfastes de la Guerre du Golfe. Les Etats-Unis connaissent une forte reprise économique dès 1992, avec le développement d’internet jusqu’en 2000. En Europe, il faut attendre la seconde moitié des années 1990 pour que la reprise ait lieu. La préparation de la zone euro estralentie. Il faut ajouter à cela les contraintes du Pacte de Stabilité et de Croissance, ainsi que l’impact de la réunification allemande.
En 2000-2001, le cycle se retourne, avec une phase de ralentissement assez marquée jusqu’en 2003-2004. Ici encore, la reprise est plus précoce aux Etats-Unis jusqu’à la crise des subprimes de 2007.
On observe des phénomènes de volatilité du taux de croissancequi change d’une période à une autre. La volatilité à court terme de la croissance a un impact sur la croissance à long terme. L’impact est double et en sens contraire :
– Relation positive : les innovations. L’inspiration est schumpeterienne : la destruction créatrice est créatrice de croissance à long terme, même si les bénéfices ne sont pas toujours immédiats.
– Relation négative : cettevolatilité interrompt trop souvent le processus de learning by doing. Le capital humain s’appauvrit car la croissance est trop hachée, les investissements difficiles.
A long terme, la croissance peut s’expliquer par les deux. BARRO, membre de la NMC, étudie ce lien entre la volatilité de la croissance et la croissance à long terme. Il montre que c’est plutôt la relation négative qui domine : lavolatilité de la croissance est plutôt négative pour la croissance à long terme.

Taux de croissance
à long terme

Volatilité
G.RAMEY : étude des décennies 1960-70-80 (publiée en 1990)
Cela justifie des politiques contracycliques qui évitent qu’il y ait de trop grandes fluctuations. Les évolutions les plus récentes (dès les années 1990) montrent qu’en Europe, on commence àconnaître une banalisation du cycle à l’américaine avec des mouvements de hausse et de baisse de la croissance plus marqués qu’avant.

b) Cycles européen et américain :
On parle souvent de la similarité des cycles : ils connaissent les mêmes mécanismes. Mais ils ne sont pas forcément synchronisés, et ils n’ont pas forcément la même amplitude.
Les cycles similaires synchronisés sont appelés lescycles communs. Reste toujours la question de l’amplitude.
Le contenu des cycles :
– Composante courte : les stocks : cycle de 2-3 ans : KITCHIN
– Composante longue : investissement : cycle JUGLAR
Dans le cycle de moyen terme, on a les deux, qui vont parfois en sens opposé.
Aux Etats-Unis, le cycle est plus simple qu’en Europe. Il est plus homogène, et dure souvent 8 ans (il a augmenté…