Cours philosophie le langage
LE LANGAGE
Le langage est une expression de la pensée humaine. C’est un système de signes permettant l’expression et la communication de la pensée. Il présuppose deux conditions :
Ø La pensée ; parler consiste à viser du sens à travers des signes, or seule une conscience ou une pensée peut exprimée du sens et effectuer le rapport par lequel un signifiant vise un signifié.
Ø La vie ensociété ; parler c’est parler à quelqu’un qui nous parle (communication).
On peut appeler signe tout ce qui représente une chose et donc renvois à elle. La parole est pour Descartes le signe de la pensée.
Un signe articule un signifiant à un signifié de tel sorte que l’un renvoi à l’autre.
Indice : on appelle « indice » les éléments du réel ayant valeur d’évocation d’autres éléments duréel. Ex : la fumée qui évoque le feu.
Symbole : tout signe concret évoquant par un rapport naturel, quelque chose d’absent ou d’impossible à percevoir. Image qui représente un sens sans pour autant se confondre avec lui.
Les signes linguistiques ne peuvent être compris qu’à l’intérieur d’un groupe social utilisant le même code. Le sens relève d’un accord tacite entre les hommes :« convention ».
On appelle signal un signe qui indique une action. Ex : le feu rouge.
La fonction symbolique est humaine car elle suppose une attitude à l’abstraction, une capacité de penser en dehors de se que l’on vit immédiatement : ce qui permet de viser un sens.
La parole désigne la dimension concrète, pratique du langage : elle est l’usage singulier que chacun se fait de sa langue.
La langue :dimension abstraite et théorique du langage et système de signe propre à une collectivité que chacun doit apprendre pour parler.
La parole ne crée pas la capacité de signifié (elle suppose cette capacité). Ex : papa.
On peut affirmer l’antériorité de la pensée sur le langage car les signes sont des créations humaines. La pensée n’existe pas indépendamment du langage.
– Lelangage et les choses : La structure du langage révèle la structure de la réalité (Platon, Aristote). Ainsi, si nous possédons un mot unique qui s’applique à plusieurs choses singulières (ex : « beau »), c’est qu’existe une idée (pour Platon, une idée est un être réel) auquel participent toutes ces choses. Quant au fait que certains mots, les substantifs, désignent quelque chose lorsqu’ils sontproférés seul (ex : « Aristote ») tandis que d’autres, les adjectifs, verbes, etc. non (ex : « grand »), cela prouve la priorité ontologique des substances sur les qualités et actes.
– Le langage, un instrument de la pensée : Il est possible de considérer le langage comme pur vecteur de la pensée. Les mots peuvent ainsi être définis comme des signes des idées (Locke) résidantdans l’esprit, signes dont la communication permet la vie en société. Il est également possible que l’origine du langage réside dans la nécessité d’exprimer les passions (amour, haine, etc.), le langage étant ainsi primitivement composé de cris, de plaintes, etc. On peut aussi souligner les dangers que représente l’usage du langage (Berkeley) en insistant sur sa puissance de généralisation quiconduit à prendre les idées abstraites (ex : le « rouge ») pour des idées concrètes. Ceci peut conduire à désire réformer le langage, à pallier à son imperfection en inventant un langage universel fonctionnant dont l’usage repose sur un calcul rationnel (Leibniz).
– Le langage, condition de la pensée et de la culture : On peut penser qu’il n’y pas de pensée sans langage, si lapensée n’est que l’extériorisation de quelque chose qui, tant qu’il reste purement intérieur, demeure indéterminé (Hegel). On peut également affirmer que les catégories du langage, la « métaphysique de la grammaire », dominent la pensée, et que l’homme est condamné à répéter les mêmes erreurs, à propager les mêmes illusions tant qu’il croira au langage (Nietzsche). Il est aussi possible de…