Communisme chinois
| 2. | Le Guomindang et la montée du Parti communiste |
Dans la période d’observation qui suit, deux objectifs apparaissent clairement : débarrasser la Chine de l’impérialisme occidental et rétablir l’unité nationale. Déçus par l’égoïsme cynique des Occidentaux, les Chinois se tournent de plus en plus vers l’Union soviétique et le marxisme-léninisme. Le Parti communiste chinois est créé àShanghai en 1921. Parmi ses fondateurs figure Mao Zedong. En 1923, Sun Yat-sen recourt à l’aide soviétique pour réorganiser le Guomindang désagrégé et militairement faible, et accepte, en échange, d’y admettre les communistes chinois.
Les « Trois Principes du Peuple » (nationalisme, démocratie et socialisme), qui constituent l’idéologie du Guomindang, sont fortement empreints d’anti-impérialisme etdu désir d’unification nationale. Malgré la mort de Sun Yat-sen en 1925, le Guomindang régénéré, sous le commandement du jeune général Jiang Jieshi (Tchang Kaï-chek), lance une expédition militaire depuis sa base de Canton (expéditions du Nord-Beifa) en 1926 et reconquiert une partie de la Chine. Jiang Jieshi cherche alors à réunifier la Chine sous la souveraineté du Guomindang et à se débarrasserdes impérialistes et des Seigneurs de la guerre. En 1927, il procède, au sein du Guomindang, à une purge sanglante des communistes. Le 12 avril, il écrase l’insurrection prolétarienne de Shanghai. Il s’appuie dès lors sur la classe des propriétaires fonciers et sur les puissances impérialistes.
Sun Yat-sen
Sun Yat-sen (1866-1925), homme politique chinois qui participa au renversement de ladynastie Mandchoue des Qing (1911) et à la création de la république de Chine en 1912 ; considéré comme le père de la Chine moderne, aussi bien par les nationalistes que par les communistes chinois.
Sun, de son vrai nom Sun I-Hsien, naquit le 12 novembre 1866 à Xiangshan, dans la province de Guangdong, dans le sud de la Chine. En 1879, il rejoignit son frère aîné, négociant à Honolulu. Après desétudes secondaires chez les pères, il rentra en Chine en 1883, étudia la médecine à Hong Kong, où il ouvrit un cabinet.
Sun comme beaucoup de Chinois détestait les Mandchous, qu’il considérait comme des usurpateurs et un obstacle à la modernisation de la Chine. La défaite chinoise lors de la guerre sino-japonaise (1894-1895) l’avait marqué profondément. En contact avec les sociétés secrètes, ilorganisa plusieurs soulèvements, à Canton en 1895, à Waizhou en 1900 ; insurrections qui furent toutes des échecs et l’obligèrent à s’exiler. Pendant seize ans, Sun va vivre le plus souvent à l’étranger et tisser tout un réseau de relations avec les communautés chinoises d’outre-mer, les hommes politiques japonais et occidentaux. L’absence de principes politiques stables caractérisait ses activités.Tantôt il réclamait de l’aide pour son pays afin de « venger l’humiliation que subit la race jaune » comme lors de sa visite au Japon en 1897, tantôt il proposait aux Occidentaux de mettre en tutelle la Chine pour une période déterminée. Cet opportunisme joint à un manque de modestie constant l’empêchèrent de capter à son profit l’attention des jeunes intellectuels révolutionnaires. Malgré ces échecsrépétés, Sun Yat-sen ne désarma pas. En 1905, il fonda à Tokyo le T’ong-meng Hui (parti de la Ligue jurée), rassemblement de plusieurs partis antimandchous, et il élabora un programme qui restera un chef-d’œuvre d’ambiguïté, à tel point que même sous sa forme la plus élaborée (1925), les communistes et les nationalistes en tireront argument pour justifier leurs politiques, bonnes ou mauvaises ; ilse résume en trois formules, les san min zhuyi, ou « Trois principes du peuple » : minzu, « indépendance du peuple », ce qui n’a en 1911 qu’une résonance antimandchoue ; minquan, « souveraineté du peuple » ; minsheng, « bien-être du peuple », qui sera interprété en « socialisme » quand le besoin s’en fera sentir.
Les forces révolutionnaires réussirent finalement à renverser le gouvernement…