Commerce international

décembre 26, 2018 Non Par admin

Le libre-échange: les concepts fondamentaux Note préparée par le Département du Commerce et du Tourisme de l’OEA Juin 2008 La plupart des pays adhèrent au concept du libre-échange, c’est-à-dire à l’élimination graduelle des barrières à la circulation des marchandises, des services et des capitaux. Au plan multilatéral, 152 pays (au 16 mai 2008) sont membres de l’Organisation Mondiale du Commerce(OMC), alors qu’au plan régional, de nombreux pays, particulièrement dans les Amériques, ont négocié des accords d’intégration économique afin de profiter des avantages du libre-échange. Quels sont les éléments théoriques qui justifient le libreéchange? Pourquoi les pays membres de l’OMC croient-ils que la fin du protectionnisme est bénéfique pour les échanges commerciaux? Depuis l’apparition dela théorie des avantages absolus formulée par l’écossais Adam Smith en 1776, les économistes se sont questionnés sur les formes que peut prendre le protectionnisme et comment celui-ci peut être néfaste pour le commerce mondial. Bien que d’autres économistes aient contribué à enrichir la théorie, les concepts fondamentaux et la démonstration faite par Adam Smith demeurent au cœur des arguments pourla libéralisation des économies. Dans cette section, nous présentons des concepts économiques souvent cités dans le discours sur le commerce international. Ces concepts forment le noyau de la théorie du libre-échange. D’abord, avant de discuter de ces concepts, nous allons identifier les pratiques protectionnistes les plus courantes et comment celles-ci peuvent entraver le commerce entre les pays.Les mesures protectionnistes sont multiples, parfois subtiles et souvent la source des disputes commerciales. Ensuite, nous présentons la théorie des avantages absolus d’Adam Smith ainsi que la théorie des avantages comparatifs de David Ricardo qui donnent une justification au libre-échange et expliquent comment celui-ci peut générer des avantages importants pour le commerce mondial. Nousutiliserons un exemple fictif entre Haïti et la Jamaïque pour démontrer ces théories. Finalement, nous présenterons le modèle de dotation factorielle qui contient un ensemble de théorèmes sur le choix que fait un pays d’exporter ou d’importer un bien plutôt qu’un autre. A l’aide d’un second exemple fictif impliquant Haïti et la République Dominicaine, les hypothèses fondamentales de ce modèle ainsi queleurs conséquences seront mises en évidence.

Département du Commerce et du Tourisme de l’OEA

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Les pratiques protectionnistes Le protectionnisme s’exprime à travers une série de pratiques commerciales visant à soutenir les industries nationales et les mettre à l’abri de la concurrence étrangère. Il y a deux grandes catégories de mesures protectionnistes: les mesures tarifaires et lesmesures non-tarifaires.

1) Mesures tarifaires Il s’agit des tarifs douaniers que perçoivent les gouvernements sur les importations. Il y a les tarifs ad-valorem qui sont sous forme de pourcentage et les tarifs spécifiques qui sont plutôt des montants fixes. Supposons que le pays A produit un bien à 50$ qu’il veut exporter vers le pays B où ce même bien coûte 60$. Que se passe-t-il si legouvernement du pays B impose un tarif ad-valorem de 30% au bien importé du pays A?

« Vrai » Prix Prix du bien produit par A Prix du bien produit par B 50$ 60$

Tarif ad-valorem de 30% 15$ (30% x 50$) –

Prix final sur le marché de B 65$ (50$ +15$) 60$

Alors que le bien importé coûtait réellement 50$, le tarif imposé fait augmenter son prix à 65$. Cette hausse a plusieurs effets : a) Le bienimporté coûte maintenant plus cher que le bien local ce qui encourage les producteurs locaux à maintenir le prix du bien à 60$ (et peut-être même à l’augmenter jusqu’à 65$). b) Bien que le gouvernement reçoive maintenant des recettes additionnelles (15$ par unité de bien importé vendue), ce sont les consommateurs du pays B qui subissent directement la hausse de prix. c) Sans le tarif, le bien importé…