Commentaire sur john rawls

septembre 21, 2018 Non Par admin

La Théorie de la Justice rassemble les idées présentes dans les articles du philosophe américain John Rawls, écrits entre 1960 et 1970 environ, de manière plus détaillée, et développe des questions additionnelles. Au moment de la parution de l?oeuvre, en 1971, la société américaine connaît une profonde remise en cause de ses institutions sociales et politiques, notamment à travers différentsmouvements de contestation tels que Women?s lib, Civil rights ou Civil disobedience. L?utilitarisme, de Hume, Smith, Bentham, Mill, et Sidgwick principalement, est confronté, en tant que système de pensée dominant, à ses propres ambiguïtés et contradictions. Dans le monde anglo-saxon, cet ouvrage est de nos jours considéré comme le texte contemporain le plus important de la philosophie morale etpolitique, malgré une confrontation permanente au moment de sa parution avec ses divers critiques, notamment les penseurs libéraux et communautariens. Le but de l?oeuvre, exposé par John Rawls lui même, est d?élaborer une critique de la théorie systématique utilitariste à travers l?obscurité de son «principe d?utilité», qui ne prend pas en compte les sentiments moraux et éthiques. Ainsi, Rawls expliquequ?il n?existe pas de réelle proposition d?une nouvelle doctrine, c?est à dire pas de «conception morale systématique applicable», et s?essaie donc à donner ce qu?il appelle «une solution de rechange». Ce contre-projet se doit de présenter les mêmes avantages que l?utilitarisme, à savoir la clarté et un ordre systématique, tout en contenant une meilleure interprétation des convictions morales desindividus. En effet, pour l?utilitarisme, le but le plus élevé est «l?avantage maximal total» ou «l?avantage maximal par individu». La justice est alors la fonction du bien-être collectif, et non pas du bien être personnel. Par conséquent, la satisfaction collective l?emporte sur la liberté individuelle. Une violation des droits de l?homme, c?est à dire des droits fondamentaux, serait justi?éepour autant qu?elle s?accompagne d?un avantage économique et social pro?tant à la majorité. Ainsi, chacun est traité comme la partie d?un tout, du collectif alors que dans la conception de la justice comme équité de Rawls, chacun doit être reconnu comme un individu. Pour ce faire, Rawls utilise, en les réactualisant, les théories classiques ou traditionnelles du contrat social, avancées par Locke,Rousseau et Kant, principalement. Il souhaite donc rendre explicite les «caractères structuraux» de la conception de la Justice telle qu?elle est donnée dans le contrat social des classiques, a?n d?élaborer une théorie concrète de la Justice. Le philosophe partage avec les théories classiques du contrat social l?idée d?un accord universel entre les partenaires. Toutefois, il s?en démarque du faitque sa théorie ne vise pas la légitimation de l?autorité ni la forme que celle-ci doit revêtir ; son but est de trouver les critères d?évaluation et d?interprétation des structures sociétales de base. Sa notion du contrat se veut alors à la fois révélatrice et fondatrice du juste. Le premier chapitre du livre, d?où est extrait le texte, expose les idées intuitives fondamentales de la Théorie de laJustice. Dans celui-ci, Rawls cherche à décrire le rôle de la justice dans la coopération sociale en développant une analyse de l?objet premier de la justice, c?est à dire la «structure de base» de la société. La justice est en effet la première vertu des institutions sociales car chaque personne possède une inviolabilité fondée sur celle-ci puisque l?égalité des droits civiques et des libertésest dé?nitive, nécessaire et obligatoire. Or, la société moderne est marquée par le pluralisme. Comment alors, dans ce cadre pluriel, maintenir l?unité et la stabilité ? Quelle est donc la conception de la justice qui convient le mieux pour préciser les termes de la coopération sociale entre des citoyens considérés comme des personnes libres et égales, et comme des membres à part entière de la…