Commentaire misanthrope acte, scène 1; vers 113 à 166

janvier 2, 2019 Non Par admin

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Préliminaires
1°/ Qu’attendez-vous du début d’une œuvre ?
Qu’il donne les informations nécessaires à la bonne compréhension de ce qui va suivre (lieu, époque, personnages action), tout en laissant un peu de suspens.

2°/ Que dit Boileau d’une scène d’exposition classique ? (doc 5 séquence 1)
Boileau recommande aux auteurs de faire uneexposition claire et rapide. Il dit se lasser des introductions qui n’en fissent pas ou ne sont pas assez claires.

3°/ Situation du passage
L’extrait se situe à la première scène du premier acte de la pièce. Il s’agit donc du début de la pièce. Molière montre à ses spectateurs un dialogue entre deux amis : Philinte et Alceste (le personnage principal), au sujet des comportements à lacour.

4°/ Résumé et intérêt du texte
Philinte et Alceste s’opposent quant à la vison qu’ils ont du comportement à adopter à la cour. Cette scène d’exposition permet aux spectateurs de dresser le portrait de deux hommes très différents et d’esquisser deux philosophies de vie contraires.

5°/ Analyse

I. Alceste
Il est le personnage principal de l’œuvre et le titre de la pièce met enévidence son trait de caractère le plus frappant et le plus exagéré.

A/ Quels reproches adresse-t-il à la race humaine ?
Méchanceté, malfaisance et « vice » des « uns », « Complaisance » des « autres ».
Il donne des exemples pour soutenir ce qu’il avance :
– Il met notamment en évidence « l’homme » qui lui intente un procès. Il le traite par des attaques ad hominem de « scélérat »,de « traitre », de fourbe grâce au symbole du « masque », d’homme malhonnête en donnant l’exemple de son « ton radouci » et de ses « roulements d’yeux ». Le parallélisme de construction du vers 20 « fait gronder le mérite et rougir la vertu » fait s’opposer les qualités de « mérite » et de la « vertu » aux des verbes péjoratifs « gronder » et « rougir » indiquant clairement que cet homme n’a aucunede ces deux qualités. Tout cela est renforcé par l’utilisation d’adjectifs qualificatifs péjoratifs « franc », « sales », « honteux », « misérable », « maudit ».
– Les autres sont complaisants et versatiles : ils conviennent tous du côté malfaisant de l’homme précité et en médisent sans pitié derrière son dos mais le traitent en ami lorsqu’il est présent. Il leur reproche leur lâcheté de nepas assumer ce qu’ils pensent. Cette antithèse est marquée fortement par l’utilisation du connecteur d’opposition « cependant » (vers 25) qui fait s’opposer les vers 14 à 24 qui font s’accumuler des mots à valeur péjorative « traitre », fourbe », « titre honteux » etc. ainsi que l’accord de tous marqué par des pronoms indéfinis et globalisants « partout », « personne », « on » « tout le monde », àdes actions positives «bienvenu, accueilli, rit ».

B/ Que pouvons nous en déduire par rapport au caractère d’Alceste ?
Par antithèse des critiques évoquées précédemment nous pouvons penser qu’Alceste est gentil, bienfaisant, franc, honnête, courageux, intransigeant, il fait partie des « âmes vertueuses » (vers 10), exigeant envers lui-même et les autres. Mais ces généreuses illusions lerendent bourru, antipathique auprès des autres et ridicule.

C/ En quoi sa misanthropie porte-t-elle à rire ?
Il s’agit ici d’un comique de caractère renforcé par les exagérations qui parcourent le texte.
– Le terme de misanthropie (celui qui a l’homme en haine ) est traduit presque littéralement dans les propos d’Alceste. En effet, il dit vouer « une générale et effroyable haine à la naturehumaine » (vers 1, 2et 6). Cette idée est renforcée par les interventions exclamatives de Philinte : l’attitude d’Alceste le surprend et le choque, ainsi en vient-il à poser la question qui se veut rhétorique (vers 3, 4) comme l’indique la phrase suivante « Encor en est-il bien, dans le siècle où nous sommes… » mais qu’Alceste détourne en le contredisant fermement dans le vers suivant (vers 6)…