Commentaire

septembre 13, 2018 Non Par admin

La satire des mœurs et des caractères
Le snobisme
Les personnages veulent tout d’abord montrer qu’ils maîtrisent tous les codes de la société précieuse. Mascarille évoque la « chaise », alors très àla mode. Sa longue réplique dénote une connaissance des clichés de la littérature précieuse. La didascalie « après s’être peigné et avoir ajusté ses canons » suppose une affectation d’autant plusgrande que le valet se retrouve dans le costume qu’il brigue en vain. Quant aux deux bourgeoises, elles se font appeler « Madame », terme réservé aux femmes haut titrées, comme les héroïnes des romansprécieux qu’elles apprécient. D’ailleurs, l’antonomase « Je vois bien que c’est un Amilcar » fait référence au roman Clélie de Madeleine de Scudéry. Tous confessent une admiration narcissique pour la capitalequ’ils habitent, et qui est le théâtre d’activité des Précieux. Magdelon emploie la périphrase hyperbolique « le grand bureau des merveilles », Mascarille l’hyperbole « hors de Paris, il n’y a point desalut pour les honnêtes gens », déclaration que Cathos, de sa nouvelle autorité, cautionne.
De plus, ils cherchent à exagérer leurs relations afin de s’impressionner. Questionnée par Mascarille,Magdelon évoque une vague « amie particulière », familière des auteurs. L’intervention de Cathos, qui renchérit de façon artificielle, indique le besoin médiocre d’éblouir. Mais c’est la prétention deMascarille qui, en atteignant des sommets, prête le plus à rire. Il se compare implicitement au roi Louis XIV, inversant la hiérarchie sociale. La précision de l’expression « une demi-douzaine de beauxesprits » révèle une fatuité vulgaire, indigne de l’honnête homme.

Les insuffisances du paraître
Outre ses excès, Mascarille commet quelques fautes de jeu. Il ne réussit pas toujours à faire oublier sesorigines. L’image de la « caution bourgeoise », d’origine marchande, n’est pas très raffinée et s’oppose aux valeurs de l’aristocratie précieuse. L’expression « il y fait un peu crotté », tour…