Cinna, explication linéaire : v, 3 v.1693-1720

décembre 8, 2018 Non Par admin

L’extrait de l’acte V scène 3, débutant vers 1693 et se finissant vers 1720 est le passage clé qui permettra l’ancrage du dénouement. En effet il vient juste après les aveux de Maxime à Auguste. Celui-ci avait en effet dévoilé le complot de l’assassinat par le biais de son confident Euphorbe et fait croire à son repentir et son regret par le suicide. Auguste avait alors pardonné Maxime et admiréson courage au profit de Cinna qu’il convoqua dans son palais afin de lui faire payer sa trahison. Or pendant ce temps Maxime s’était rendu chez Emilie afin de lui avouer son amour et de lui proposer une fuite en sa compagnie. Celle-ci avait néanmoins refusé, fidèle à Cinna et était partie le rejoindre dans le but de se dénoncer. Auguste avait alors condamné les deux amants à mort. C’est à cemoment que Maxime revient sur ses actes, honteux de sa trahison et se rend chez Auguste afin de lui avouer son crime. Dans cet extrait va se mettre en place le processus de clémence de l’empereur vis-à-vis de ceux l’ayant trahi.
L’étude de ce texte se déroulera en une étude linéaire divisée en trois partie, une première partie du vers 1693 à 1700 où l‘on peut d‘abord remarquer l‘agitation tragiquedans laquelle se trouve Auguste et ensuite comme il est frappé par la clémence , une seconde partie du vers 1701 à 1714 où est exprimée la magnanimité d’Auguste dans un discours qui semble vouloir provoquer la culpabilité, et enfin une troisième partie de la ligne 1715 jusqu’à la fin qui montre l’admiration face au pardon de l’empereur mais aussi le regret de la trahison. Nous essaierons demettre en valeur dans cet extrait le triomphe d’Auguste et sa grandeur par sa magnanimité, magnanimité qui forcera l’admiration et le regret de ses traitres. Cette grandeur se traduit en particulier par un discours clair et ordonné, une adresse décroissante, tout d’abord au « Ciel », puis à l’histoire et enfin à ceux qui l’ont trahi.

Dans la première partie on peut donc observer la profondeagitation tragique dans laquelle se trouve Auguste lorsqu’il apprend une nouvelle trahison, un nouveau mensonge. L’extrait débute par la question rhétorique et un appel au « Ciel »: « En est-ce assez, ô Ciel, et le sort pour me nuire / A-t-il quelqu’un des miens qu’il veuille encor séduire? » qui exprime la profonde colère mais également la déception dans laquelle se trouve le personnage. On note unsentiment d’injustice appuyé ici par l’ironie produite par les adverbes « assez » et « encor » et par le fait qu’il semble être au comble de la trahison. A ce moment précis du texte la vengeance d’Auguste semble inévitable ainsi que toute puissante. Les vers suivants sont l’expression du contrôle d’Auguste sur lui-même face à cette envie de se faire vengeance mais également le discours d’un hommequi semble touché par la clémence. On peut également décelé un début de pardon dans les vers 1693 et 1694, Auguste personnifie le « sort » et en fait le sujet des verbes « nuire » et « séduire » à la place des traitres. De cette façon il leur accorde déjà un certain pardon, c’est une force plus forte qui les a poussé à agir. Auguste semble se reprendre de sa déception et vouloir exprimer sa forceet sa volonté par l’impératif « Qu’il joigne à ses efforts le secours des enfers » qui apparait à la fois comme un défi mais aussi comme un conseil lancé au sort. Auguste veut montrer qu’il est loin d’être abattu et qu’il a plus de force que l’on peut le penser. Dans les vers qui suivent Auguste tente donc de se raisonner « Je suis maître de moi », qu’il associe à son pouvoir politique « comme del’univers », cette comparaison montre que l’empereur est capable d’être maître de sa volonté comme il l’est au niveau politique. Cette association montre la difficulté de ce raisonnement, puisqu’il apparait comme aussi difficile que diriger une nation. On remarque ensuite le vers suivant « Je le suis, je veux l’être; Ô Siècles, ô Mémoire, » qui insiste sur cette volonté, cette détermination. On…