Chamanisme

août 20, 2018 Non Par admin

Chamanisme

Sorcier chaman de Kyzyl

Chamanisme ou shamanisme (shaman, du toungouse : celui qui est bouleversé, transporté).
Système de pratiques magiques (symboliques, spirituelles) répandu surtout dans les sociétés traditionnelles sibériennes, dont elles constituent la « religion » (du latin religere : se relier) exclusive. Le Shamanisme réunit les choses, au lieu de les séparer.L’enseignement est donné par les esprits. Le praticien voyagera dans Monde Non-Ordinaire, comme un grand arbre, entre le Monde d’En-Bas ( les racines ), Monde du Milieu ( le tronc ) et Monde d’En-Haut ( le feuillage ).
On observe des pratiques analogues chez de nombreux peuples, à commencer par les Mongoloïdes, qui seraient tous originaires de Sibérie. Une autre culture ou le chamanisme etait présent ettente de survivre dans la modernité est celle des Indiens d’Amérique du Nord. Le Chamanisme amérindien d’Amérique latine reste vivant, notamment les pratiques thérapeutiques liées à l’Ayahuasca, étudiées avec intérêt par des thérapeutes contemporains (cf. le documentaire « Autres Mondes » de Jan Kounen).
Le chamanisme est la spiritualité la plus ancienne connue. Depuis quelques années, despaléontologues considèrent que certaines peintures pariétales de l’Europe (transformations d’hommes en animaux) représenteraient des scènes et des symboles de type chamaniques et seraient liées à ces rituels.
Le chamanisme est toujours vivant, y compris dans les sociétés occidentales modernes.

Ethnologie et chamanisme
La catégorie « chamanisme » pose problème aux anthropologues. Que peut-on appelerchamanisme, quand on utilise ce terme tant pour parler des pratiques des Toungouses que de celles des urbains européens ? Pour répondre à cette question, il faut revoir l’histoire du mot et ce qu’elle implique.
Le terme « chamane » est introduit au XVIIIe siècle et emprunté au toungouse (Sibérie) par l’archiprêtre Avvakum. Roberte Hamayon (La chasse à l’âme, 1990) caractérise le chamanisme de Sibérieainsi : il s’agit d’une « procédure de médiation, rudimentaire et bonne à tout faire supposant une conception spécifique de l’homme, du monde et de la société » ainsi que de leurs relations. La notion d’échange est au cœur de la pensée chamaniste : surtout il existe un lien fondamental entre la chasse, l’alliance et le chamanisme ; ainsi, elle propose que le chamanisme en soi s’enracine dans lavie de chasse, en raison d’un rapport de nécessité fondé sur ce qui semble caractériser le chamanisme au niveau le plus général : la gestion de l’aléatoire. Celle-ci se réalise par un échange avec les esprits, lors de la transe.
Le chamanisme est donc une conduite, une efficacité, une technique, à restituer dans le tout de la société. Il remplit une fonction d’adaptation à des situations démunieset difficiles, par sa souplesse, son pragmatisme (contrairement aux religions instituées), et par sa disponibilité.
Les traits essentiels du chamanisme sont : l’alliance avec les esprits de la surnature, le voyage de l’âme, la gestion de l’aléatoire par le rapport entre chamane et esprits, mais aussi la fluidité, car le chamanisme n’est pas quelque chose de figé puisqu’il intègre.
L’institutionchamanique dépasse largement la région sibérienne. Tous les continents sont touchés et on assiste aussi à des mouvements new-ageux en Amérique du Nord, en Europe et en France, avec l’émergence d’un néo-chamanisme.
Si on prend le terme chamanisme stricto sensu dans le sens toungouse, alors son champ est fortement limité et ne s’étend plus qu’à cette société. Il faudrait en fait répertorier lestraits du chamanisme toungouse, et on s’autoriserait alors à appliquer ce terme à toutes les institutions partageant exactement tous ces traits énumérés. Probablement cela couvrirait alors l’ensemble sinon une partie de la Sibérie, mais certainement pas tous les groupes pour lesquels on parle de chamanisme. Toutefois, si l’on en prend les traits principaux, on peut alors utiliser le terme de…