Certains auteurs parlent à propos de la iiie république
Certains auteurs parlent à propos de la IIIe République
« d’un accouchement douloureux de la République »
Le 4 septembre 1870 quelques députés, dont Jules Favre et Léon Gambetta, proclament, à l’hôtel de ville « le gouvernement provisoire de la république ». Quelques jours plus tôt, à Paris, la défaite de Napoléon a porté un coup fatal au Régime du Second Empire qui se désagrégeaitrapidement. En effet, la guerre a été déclarée par la France à la Prusse le 19 Juillet 1870, et Napoléon est capturé par les prussiens le 2 septembre, or le personnel bonapartiste est désorienté par cette capture et abandonne le pouvoir sans résistance.
Comment est-on passé d’un régime qualifié dès le départ de provisoire, à un régime stable, solide, ancré dans les mentalités et les pratiques?
I-1870-1875: de la proclamation aux lois constitutionnelles : la République menacée
1- Naissance dans un contexte difficile
-) Jules Ferry a dit, à propos de la IIIème République qu’elle est « Née de la défaite des armées de l’Empire ». Le 4 septembre, la République est proclamée, le gouvernement provisoire qui se forme alors est essentiellement composé de députés républicains de la Seine,parmi lesquels on trouve Jules Favre, Jules Ferry et Léon Gambetta. Le 19 septembre, Paris est encerclée par les troupes prussiennes et Jules Favre se heurte rapidement à l’intransigeance de Bismarck qui exige une capitulation totale et définitive. Gambetta essaie alors d’imposer par les armes ce que Jules Favre n’a réussi à faire par la négociation. Il quitte Paris, et essaie, depuis laprovince, de coordonner des armées de secours susceptibles de délivrer territoire. Constatant l’impossibilité d’un sursaut militaire et l’échec de la tournée diplomatique entreprise par Thiers dans les grandes capitales étrangères pour demander de l’aide, Jules Favre signe une armistice avec Bismarck.
-) Dès le départs, plusieurs problèmes se posent pour la IIIème République, en lien avec le contextede guerre de 1870-1871. Tout d’abord, au niveau de la population: en effet, si la République est proclamée le 4, la France rurale, fidèle à l’Empire, ne désire la pas. Dès le départ, elle a été confrontée à un choix crucial ? poursuivre guerre ou accepter défaite. Républicains décident de poursuivre la guerre, mais ils s’opposent frontalement aux masses rurales qui désirent la paix. Outre ceproblème quant à la perception populaire massivement négative de la République, on peut évoquer le fait que les premières élections générales soient imposées par la Prusse. En effet, selon Bismarck, il est nécessaire d’organiser des élections générales en France donnant à la France un pouvoir légitime, seul capable d’ouvrir des négociations en vue d’une paix définitive.
2- Les premières mises àl’épreuve
-) les élections du 8 février 1871 se déroulent dans une improvisation presque totale (liste électorales incomplètes, campagne électorale bâclée…) ? les monarchistes l’emportent très largement. (400 sièges sur 650) ? plus choisis sur leur volonté de retour à la paix et sur leur notoriété locale que sur leurs convictions et programme. On peut donc ici mettre en doute lareprésentativité de ces parlementaires élus pour leur seul attachement à la paix. On peut dire que le nouveau pouvoir législatif ne représente pas la sociologie du corps électoral. Le 17 février 1871, Thiers est désigné par la nouvelle Chambre comme « le chef du pouvoir exécutif de la République française en attendant qu’il soit statué sur les institutions de la France ». ? autre signe d’un régimeprovisoire, sans assise institutionnelle. L’assemblée n’accepte donc la République que comme un gouvernement de fait, pas de droit en se réservant la question de la forme future du régime. Thiers, en signant le Pacte de Bordeaux, s’engage à la neutralité.
-) De l’épisode sanglant de la Commune au triomphe de l’ordre moral : la Commune est parfois définie comme l’affrontement du peuple parisien et du…