Capital humain et croissance économique
Sommaire
Introduction
1. Capital humain et croissance économique : littérature théorique et empirique
1.1. Approche théorique
1.2. Approche empirique
2. Importance de l’amélioration des compétences dans la croissance économique
2.1. L’éducation comme un investissement ?
2.2. Ouverture commerciale, capital humain et croissance économique
3. Les effets multidimensionnels del’éducation sur le développement
3.1. L’éducation révélatrice des contradictions et des tensions de la société
3.2. L’éducation, la transformation et la reproduction sociale
Conclusion et Recommandations
?
Introduction
Les années 90 ont été marquées en Afrique subsaharienne par une amélioration de la croissance économique qui était proche de zéro en 1991-1992. Ce mouvement a été àl’origine, entre 1995 et 1998, d’un espoir de voir l’Afrique faire des progrès sur la voie du développement, alors que l’année 1994 est marquée par la dévaluation du FCFA. Ces performances économiques se sont accentuées sous l’effort de l’assainissement des finances publiques et de la maîtrise de l’inflation. Cependant, ni le cadre, ni le niveau de vie des populations ne se sont véritablement transformés.La population s’appauvrit davantage aussi bien en milieu rural qu’urbain et les structures sociales de bases continuent de se dégrader. Face à cette évolution de la situation socio-économique notamment celle de l’éducation, l’attention est portée sur les sources de la croissance économique plus précisément sur le capital humain. Or, si en Afrique subsaharienne le facteur travail ne constitue pasune contrainte sur le plan quantitatif, la question de la qualité des ressources humaines et de leur influence sur la croissance économique reste entière. L’investissement en capital humain permet de libérer l’individu en améliorant son niveau de connaissance. Il permet d’augmenter leur productivité et donc leur revenu de même que celui de l’économie nationale. Le développement du capital humainest un moyen de réduire le niveau de pauvreté dans une société en développement et permet d’obtenir un fort taux de croissance économique comme c’est le cas dans les pays d’Asie du Sud Est. Afin de réduire les écarts et combler le déficit technologique, la promotion de la croissance par l’économie du savoir grâce à un développement du capital humain est une bonne stratégie qui s’offre aux pays envoie de développement qui connaissent des difficultés d’adaptation face aux mutations technologiques et à la mondialisation qui ne peuvent être profitable que sur la base d’une économie compétitive.
1. Capital humain et croissance économique : revue de littérature
1.1. Approche théorique
Un article de Nelson et Phelps (1966) concevait la croissance comme poussée par le stock de « capital humain», dont dépend la capacité d’innovation d’un pays. Le taux de croissance serait fonction du taux d’innovation technologique et du taux de diffusion des innovations existantes. Dès le milieu des années 1980, Romer donne à la connaissance un rôle essentiel. Supposant une bipartition des finalités des qualifications disponibles – l’accroissement direct de la production et l’élévation du niveautechnologique – il démontre que le taux de croissance national est corrélé aux qualifications d’une société (le stock de capital humain).
Le modèle de Lucas (1988 ) traite au contraire le « capital humain » comme un facteur de production analogue aux autres, dont on analyse l’impact sur la croissance. On intègre la décision d’investissement en capital humain dans le modèle de croissance en endogénéisantla part de « capital humain » affectée à chaque période à la formation entendue dans une acception stricte. De plus, ce modèle met l’accent sur les effets sociaux de l’éducation : la détention de « capital humain » exercerait des effets externes sur les capacités productives des autres individus, avec l’idée que la production est facilitée dans un cadre où la population est instruite et en…