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Le juge ne représente pas, en effet, la partie lésée, mais l’État et la société, et son jugement doit être impartial. Son impartialité reposed’abord sur le principe qu’il est extérieur au litige ou au délit, c’est-à-dire qu’il n’appartient ni au parti de la victime ni à celui ducoupable. On pourrait cependant se demander si parfois le droit ne revêt pas le caractère de la vengeance, sans se présenter ouvertement commetelle.Lorsqu’une « justice » sans procès ou sans parole donnée à la défense s’exerce, comme par exemple dans un État tyrannique, n’a-t-on pas affaire à unevengeance qui se fait passer pour une punition ?Hegel nous montre que de telles situations existent et qu’une telle justice n’est alors qu’unevengeance déguisée, car elle ne délibère pas et applique un équilibre aveugle et injuste qu’on retrouve souvent dans les vengeances privées. Ellesuscite alors à son tour de nouvelles vengeances en inspirant chez celui qui a été puni ou chez ses proches un profond sentiment d’injustice quiles transforme eux aussi en « partie lésée ».Ce processus peut se poursuivre à l’infini, comme dans les vendettas interminables qui opposentparfois des familles entières sur plusieurs générations. Or le droit a précisément pour fonction, en rendant la justice, de mettre fin à ce cycleinfernal. ? CITATIONS: « On ne peut déterminer rationnellement […] si, pour être conforme à la justice, il faut, pour un délit, infliger [.