Autrui

septembre 14, 2018 Non Par admin

Autrui :

-Autrui est un sujet, un statut particulier parmi les choses qui m’entoure.
-Il m’est donc a la fois semblable et irréductiblement différent (le moi qui n’est pas moi) : Nous sommes deux êtres uniques
-Reconnaitre autrui, c’est lui devoir ce qui n’est pas exigible pour une chose : Le respect moral. Autrui, c’est l’autre et je le reconnais comme une personne, un être humain ayantune valeur morale.
-Je dois chercher à déduire une morale ( une attitude obligée) de la perception de ressemblances et de différences entre moi et un autre sujet humain.
-Ai-je besoin d’autrui ?
-A proximité d’autrui, nous changeons notre comportement pour suivre les règles de vie en communauté. Cela nous porte à croire qu’autrui nous empêche d’être nous-mêmes : il serait l’obstacle dressé entresoi et soi.
-Pourtant la présence d’autrui nous apporte beaucoup. Nous pouvons coopérer et nous organiser pour améliorer notre vie commune : partager notre travail, mais aussi nos plaisirs et nos peines (amitié, amour). Le rapport à autrui semble porter les conditions du bonheur.
-En perdant autrui, je perds le monde. Deleuze
-Confronter les idées avec autrui permet de leur donner leurdimension. En montrant ce que nous enlève l’absence d’autrui, on mesure tout ce que sa présence nous apporte (Robinson)
-Seul, nous ne pouvons imaginer d’autre point de vue que le sien, Bref, sans autrui la vie n’est qu’un songe.
-C’est autrui qui me permet d’organiser mes perceptions entre elles, de leur donner une certaine cohérence et une certaine crédibilité. Il est une certaine manière d’organisermon champ perceptif, de le structurer et de lui donner une objectivité. Sans autrui, le monde perd toute objectivité.
-Autrui me découvre aussi ce que peut être le monde. Il me permet de me rendre compte que le monde peut aussi être effrayant. Le visage d’autrui rend réelles des possibilités dont je n’avais pas conscience : « C’était cela autrui : un possible qui s’acharne a passer pour réel »Tournier
-Deleuze, lui voit dans autrui une voie d’accès au réel. Vielle idée de la philosophie, qui fait du dialogue ou de la confrontation des points de vue le chemin de la vérité.
-Pour Descartes, notamment la voie d’accès au vrai exige au contraire un repli sur soi ( se couper du monde et d’autrui) car il faut décider de douter de tout, même de l’existence d’autrui.
-L’histoire de Narcissesemble bien représenter la tentative de se passer d’autrui dans la vie affective.
-Mais Freud explique cet excessif amour de soi par l’intériorisation de l’amour de la mère pour son enfant : le narcissique a en réalité besoin de l’amour de sa mère ( donc d’autrui) pour pouvoir s’aimer.
-Autrui me connait-il mieux que moi-même ?
-Nous croyons être les mieux placés pour savoir ce que nousressentons, parce que notre conscience nous informe de chacune de nos pensées, nous offrant à chaque instant une image de nous même.
-Mais la conscience fait plus que nous dire ce que nous sommes ; elle nous juge, à travers nos pensées et nos actes ; elle nous rappelle notre devoir et parfois porte sur nous le regard de la culpabilité, au point d’avoir honte de ce que nous sommes.
-Or cette proximité dela conscience, à l’égard de ce que nous sommes et de ce que nous faisons de nous-mêmes. La conscience peut nous tromper sur ce que nous sommes : elle manque souvent de recul, c’est-à-dire d’objectivité ; elle peut être déformée par l’amour propre. Se connaitre soi-même demande des lors une certaine lucidité que la conscience à elle seule échoue à nous donner. Pour prendre ce recul nécessaire àl’objectivité, pour avoir un peu de distance par rapport à nous-mêmes, ne faudrait-il pas passer par autrui ?
-Sartre ; « Autrui est le médiateur indispensable entre moi et moi-même »
-Le regard qu’autrui porte sur moi me révèle ce que je suis
-La honte, par exemple apparait d’abord comme un événement personnel : c’est l’image que j’ai de moi-même qui me fait honte, et ce sentiment, vécu dans ma…