Art espagnol

décembre 21, 2018 Non Par admin

La Nature morte au XVIIIème siècle :

L’expression nature morte désigne un sujet constitué d’objets inanimés (fruits, fleurs, vases, etc.) ou d’animaux morts, puis, par métonymie, une œuvre (en peinture ou en photographie, etc.) représentant une nature morte. Le terme n’apparaît qu’à la fin du XVIIe siècle. Jusque-là, seul cose naturali (choses naturelles) avait été utilisé par VasariKANDINSKI pour désigner les motifs peints de Giovanni da Udine. Ensuite en Flandre vers 1650, apparaît le terme stilleven pour des « pièces de fruits, fleurs, poissons » ou « pièces de repas servis », ensuite adopté par les Allemands (Stilleben) et par les Anglais (still-life) qui se traduirait par « vie silencieuse ou vie immobile ». En Espagne, l’expression pour parler des natures mortes est bodegones.L’expression « nature morte » apparaît au XVIIIe siècle. Diderot, dans ses Salons, parle de « natures inanimées ».

Charles Sterling, spécialiste de la nature morte[1], propose quant à lui la définition suivante de la nature morte :
« Une authentique nature morte naît le jour où un peintre prend la décision fondamentale de choisir comme sujet et d’organiser en une entité plastique un grouped’objets. Qu’en fonction du temps et du milieu où il travaille, il les charge de toutes sortes d’allusions spirituelles, ne change rien à son profond dessein d’artiste : celui de nous imposer son émotion poétique devant la beauté qu’il a entrevue dans ces objets et leur assemblage. »
— Charles Sterling, 1952

Dans l’Antiquité :

Les premières natures mortes datent de la périodehellénistique (IIIe et IIe siècles av. J.-C.) mais il ne nous en reste que des descriptions : aucune peinture n’ayant survécu jusqu’à nous. Selon Pline l’Ancien, le plus célèbre des natures-mortistes de cette période était Piraïkos (IVe et IIIe siècles av. J.-C.). Il peignait des boutiques de barbiers et de cordonniers, des ânes et surtout des victuailles – sans doute en tableaux de chevalets. On parlealors de rhopographie (représentation de menus objets) et de rhyparographie (représentation d’objets vils) qui ont des connotations péjoratives.

Au Moyen-âge :

Avec l’hégémonie catholique, la représentation d’objets comme seul sujet d’une œuvre disparaît au Moyen-âge. À cette époque, « l’esprit réaliste s’effaça au profit d’un langage emblématique compris de toute la chrétienté. Les objets,en se soumettant au sujet d’une composition, concourent au développement du thème religieux; ils ont une importance primordiale dans la signification de certaines scènes bibliques; ils les situent, ils les datent, ils caractérisent les personnages. » Ces objets ne sont donc plus là pour leur existence propre, mais pour ce qu’ils symbolisent, et c’est une des principales raisons qui font que lesspécialistes s’accordent souvent à considérer qu’il n’y a pas de natures mortes durant cette période de l’histoire. Il faudra attendre encore deux siècles pour voir s’imposer la représentation d’objets comme sujet d’une peinture.

XVIIe siècle :

Dans le monde moderne, la nature morte naquit au XVIe siècle, mais se développa surtout à partir du XVIIe siècle, dans les écoles du nord (Flandreset Hollande), toujours très enclines à représenter un réel cru. Elle se propagea ensuite en Europe, et en France particulièrement.
Au XVIIe siècle. En Espagne, les natures mortes, se présentent essentiellement sous la forme de vanités à la morale catholique, tandis que l’Europe du nord, protestante, renie les sujets religieux et se consacre à la peinture bourgeoise au travers des paysages et, euxaussi, de la nature morte. La nature morte devient alors un outil au service des deux principales puissances religieuses du moment. Pourtant, derrière ces messages pieux prodigués par les natures mortes, se cache un véritable intérêt mimétique. Les objets représentés conservent certes leur symbolique religieuse, héritée des textes chrétiens, mais contrairement à la période médiévale, l’aspect…