Anthologie poétique
Le mot «poésie » est tiré du latin poésis, qui vient lui même du grec ancien poíêsis qui signifie création, ou l’action de faire. Cette étymologie apporte une des facettes de la poésie et explique le désir des auteurs de tout siècle de recréer un monde. La création d’un nouvel univers souvent magnifié implique donc la mise en place d’un langage approprié, plus riche, rempli de figures de styles,d’effets de rythmes ou de rimes. Tandis ce que certains auteurs cherchent des assonances médiévales et restent fidèles aux rythmes anciens, d’autres au contraire s’en détachent et explorent la prose ou bien le verset. L’éclatement des formes aboutit à une diversité d’œuvres, apparemment inépuisable. Toute une diversité de poèmes qui constitue en apparence un mélange hétéroclite mais qui àl’inverse crée une sorte d’unité, sans hiérarchie ni classements. C’est donc un infime aperçu de cette diversité qui est présentée dans cette anthologie de 13 poèmes de 12 auteurs du XVIème au XXème siècle, classés dans un ordre chronologique. En voici le sommaire :
• Poème de Pierre De Ronsard (1524-1585)
• « Epitaphe » de Régnier (1573-1613)
• « Les serins et le chardonneret »de Jean PierreClaris de Florian (1755-1794)
• « Fantaisie » de Gérard De Nerval (1808-1855)
• « Fantaisie d’hiver » de Théophile Gautier (1811-1872)
• « Aube » de Arthur Rimbaud (1854-1891)
• « Apres trois ans » de Paul Verlaine (1844-1896)
• « L’invitation au voyage » de Charles Baudelaire (1821-1867)
• « Autre éventail de mademoiselle Mallarmé » de Stéphane Mallarmé (1842-1898)
• « Les colchiques » deGuillaume Apollinaire (1880-1918)
• « Cœur couronne et miroir » de Guillaume Apollinaire
• « Rêves » de Philippe Soupault (1897-1990)
• « Pour faire le portrait d’un oiseau » de Jacques Prévert (1900-1977)
Certains des poètes du XVIème s’inscrivent parmi les plus grands de notre littérature, comme d’Aubigné ou Ronsard. Cette époque est en quelque sorte un renouveau de la poésie après le Moyen-Age.En s’attachant à des formes neuves, on lui confère un rôle plus important. La poésie du XVIème prône les odes et élégies (poème lyrique qui exprime la tristesse) par exemple en chantant la beauté des femmes. C’est ce que fit Ronsard dans un poème tiré des amours de Cassandre, dans lequel il fait part de sa tristesse en s’adressant à la nature qui l’environne. C’est le rapport avec le réel quej’apprécie beaucoup dans cette œuvre, la très belle énumération de paysages magnifiés qui sont en quelque sorte le miroir de son âme. Les sentiments exprimés de façon concise, sans fioritures, ce poème rompt également avec la mièvrerie des odes amoureuses.
Bien différent de celui-ci, l’épitaphe de Régnier, m’a touché par sa brièveté mais aussi par l’expression de la fatalité, du destin, de la mortqui arrive sans que l’on ait auparavant pensé à elle. Ce sujet est intemporel et on le retrouve aujourd’hui dans des œuvres contemporaines comme le Roi se meurt de Ionesco. Ainsi, je trouve que malgré la barrière de la langue, cet épitaphe est moderne ce qui lui confère toute son originalité.
Vers le XVII, XVIIIème siècle, la poésie touche s’adresse plus à l’intelligence plutôt qu’à lasensibilité. C’est la grande époque des fables, œuvre poétique du classicisme, ou les animaux sont la plupart du temps personnifiés. C’est le cas dans « les serins et le chardonneret » de Claris de Florian, le plus célèbre fabuliste français après La Fontaine. Les sujets qu’il traite sont inédits et ne ressemblent pas à ceux de son prédécesseur. La morale est souvent privilégiée au détriment de l’anecdote,et selon moi, il fait preuve d’une sensibilité supérieure a celle de La Fontaine, qui lui stigmatise les vices et abus des hommes. La fable gagne donc en émotion.
Le XIX est une époque qui connaît une multitude de chef-d ‘œuvres poétiques. Les poètes s’épanchent. Conçu par Chateaubriand, la poésie suit le mouvement littéraire classique, ou le « je » prédomine et ou la nature et les…